C’est à l’été 1991 que STOMP voit le jour, dans la ville de Brighton au Royaume-Uni, fruit d’une collaboration de 10 ans entre ses créateurs, Luke Cresswell et Steve McNicholas. Depuis, le spectacle n’a cessé de remplir les salles à travers le monde, s’étoffant au fil des années avec diverses troupes sillonnant le globe parallèlement. Courts-métrages, publicités, apparitions spéciales, émissions télé, performances de rue, film IMAX…. On ne compte plus le nombre de transpositions de ce spectacle culte qui a même été sollicité pour la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Londres en 2012.
Pas de dialogues, pas de langue imposée, seulement celle universelle du rythme. STOMP, c’est la magie de celui-ci, mais sans instruments de musique à proprement dit. Les artistes n’en ont guère besoin puisqu’ils réussissent à convertir n’importe quel objet qu’ils trouvent autour d’eux en machines à rythme. Il y a bien sûr les fameuses poubelles ou les emblématiques balais auxquels on pense tout de suite en évoquant le spectacle, mais la troupe ne se limite pas là. Éviers, ballons de basket, chariots, canettes, boîtes d’allumettes… Un nombre impressionnant d’objets du quotidien se voit transformé en instrument de musique improvisé. Du coup, impossible de voir un balai comme un simple balai après avoir vu le spectacle.
Taper (« stomp » en anglais), les artistes le font sans relâche et en harmonie, parfois simplement avec leurs mains. Quand ils ne se déchaînent pas sur la façade du décor, accrochés à des câbles, ils s’emparent d’immenses bâtons pour simuler un combat ou jonglent avec des seaux d’eau, tout en battant le rythme. Certains numéros n’ont pas besoin de faire tant de bruit pour produire un grand effet. Celui des briquets allumés et éteints en est un bel exemple ou bien quand le froissement des journaux crée une véritable partition de percussions, le tout dans un mélange de comédie visuelle.
Et c’est bien la force du spectacle : associer percussion, mouvement et expression rythmique à tout un théâtre gestuel. Les facéties du binoclard maladroit (Cade Slattery) qui veut désespérément faire partie de la bande ont à ce sujet bien fait rire le public, tout comme les autres situations cocasses dans lesquelles se retrouvent les personnages. Il n’y a peut-être pas de paroles échangées entre les artistes sur scène, mais la communication passe pour autant entre eux, et aussi avec les spectateurs. Le « leader » de la bande (Ivan Salazar), premier à balayer le plancher, interpelle ceux-ci à divers moments en les invitant à reproduire ses sons, donnant même une dimension interactive au spectacle qui n’a d’ailleurs aucun temps mort.
Pendant 1h40 sans entracte, les huit artistes se donnent à fond dans leurs performances extrêmement exigeantes. À la fois danseurs, acteurs et percussionnistes, ils font preuve d’une agilité et énergie débordante du début à la fin. La feuille de route de chacun est impressionnante, comme celle de la très agile Alexis Juliano, finaliste de la saison 10 de « So You Think You Can Dance », qui fait partie de cette production.
STOMP ne connait pas un succès planétaire depuis tant d’années pour rien. Un spectacle original aux rythmes endiablés qui « tape » pour le moins dans le mille !
Crédit photo : Steve McNicholas