Critique : "The Hockey Sweater" au Centre Segal de Montréal

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Chausser vos patins, remémorez-vous vos souvenirs. S’il fallait décrire en quelques mots The Hockey Sweater, « nostalgie » et « ferveur » en seraient deux bons. Que l’on ait grandi ou non à l’époque du « Rocket », l’enthousiasme pour le hockey persiste toujours au Canada. Pourquoi donc ne pas mettre ce sport à l’honneur dans le cadre d’un spectacle ? Voilà la brillante idée du Centre Segal qui présente en ce moment l’adaptation musicale de la célèbre œuvre de Roch Carrier en grande première mondiale.
Le hockey, sport national
Une comédie musicale canadienne dédiée au sport national par excellence, il en fallait bien une. Après tout, le hockey fait partie de l’identité du pays depuis des décennies. Alors que Montréal célèbre cette année son 375e anniversaire, présenter un spectacle sur ce sport qui enflamme le cœur des Canadiens depuis des décennies était donc tout naturel.
The Hockey Sweater
Retour en 1946. L’hiver arrive et les jeunes Québécois trépignent d’impatience pour enfin retrouver la patinoire. Parmi eux, le jeune Roch qui vénère Maurice Richard, joueur légendaire des Canadiens de Montréal. Le garçon n’est toutefois pas au bout de ses peines et devra redoubler d’efforts avant de pouvoir s’adonner pleinement à son sport préféré et vaincre l’équipe adverse.
Un travail de mémoire
Basé sur les souvenirs d’enfance de Roch Carrier lui-même, The Hockey Sweater est un très beau travail de mémoire, autant personnel que collectif. L’auteur se remémore l’hiver 1946, ses amitiés, sa mère et son envie si forte de jouer au hockey. En même temps, c’est toute la province de l’époque qui reprend vie avec son enthousiasme pour ce sport national. Le Québec des années 1940 encore très traditionnel qui vibrait chaque samedi soir devant le poste de radio à écouter les matchs de hockey diffusés en direct. Maurice Richard, dit le « Rocket » était alors au sommet de sa carrière, véritable idole de toute la province et bien au-delà qui a d’ailleurs eu droit à des funérailles nationales en 2000.
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L’une des grandes forces du spectacle est justement de réussir à recréer cette magie si particulière, cette étincelle spéciale propre à cette époque, avant la télévision et les technologies modernes. Si le hockey demeure le sport par excellence au pays, dans les années 1940, il faisait encore plus partie du quotidien des Canadiens qui suivaient leur équipe fétiche sans relâche. L’école, l’Église et la patinoire : les trois piliers de la vie d’alors sont d’ailleurs ainsi résumés à la fin de la pièce.
La metteuse en scène et chorégraphe Donna Feore (Guys and Dolls) parvient habilement à recréer cet engouement, tout comme d’autres références culturelles de l’époque, dont le fameux catalogue « Eaton ». Les plus jeunes qui ont connu ce temps révolu, ou simplement le célèbre magasin qui fit malheureusement faillite en 1999 après 130 d’activités, se remémorent aussi son âge de gloire. Les décors appuyés de projections aident à reconstituer le Montréal d’après-guerre avec l’emblématique enseigne de la Farine Five Roses qui trône d’ailleurs toujours sur la métropole.
Au-delà des souvenirs et clins d’œil aux années 1940, The Hockey Sweater traite avec justesse de bien d’autres thèmes qui ne cessent d’être d’actualité. Les relations mère-fils parfois houleuses, l’identité qui se forme au contact d’idoles, les apparences parfois trompeuses, la différence et l’acception. Une impression rassurante de bons sentiments habite la pièce que l’on pourrait presque qualifier de conte.
Une troupe qui remporte la partie
Pour donner vie aux souvenirs de Roch Carrier, la troupe composée d’adultes et d’enfants remporte sa partie. Avec 8 enfants sur scène, le défi était pourtant de taille, mais autant les jeunes que leurs aînés excellent à nous faire croire à cette histoire réconfortante. Mention spéciale pour Jesse Noah Gruman qui campe le jeune Roch avec beaucoup de naturel, mais aussi Claire Lautier (Edward The Second) dans le rôle de sa mère qui livre une performance très touchante autant dans le jeu que la voix. Son solo « Is it Me? » est particulièrement émouvant et risque d’avoir rejoint bon nombre de mamans qui vivent la même situation. 
The Hockey Sweater
De l’enseignante à la fois sévère et rigolote jouée par Kate Blackburn (Little Mermaid) au surprenant Père Delisle campé par Ian Simpson (Carousel), toute la troupe s’active à nous faire passer un bon moment, chacun à sa place dans un rôle ou un autre. Idem pour la musique et les chansons, signées Jonathan Monro et Emil Sher, à la fois entraînantes et poignantes, qui sont un plaisir à écouter.
Si Montréal ne manque pas de festivités cette année pour souligner son 375e anniversaire, The Hockey Sweater est certainement l’une des meilleures façons de le célébrer. Une comédie musicale qui marque son but, à ne pas rater, jusqu’au 19 novembre prochain en supplémentaires !
Crédit photo : Leslie Schachter
The Hockey Sweater d’Emil Sher (livret et paroles) et Jonathan Monro (musique et paroles) d’après la nouvelle « Le Chandail de Hockey » de Roch Carrier
Du 19 octobre au 19 novembre 2017 au Centre Segal de Montréal
Mise en scène et chorégraphie : Donna Feore ; Traduction : Sheila Fischman ; Costumes : Michael Gianfrancesco et Louise Bourret ; Éclairages : Luc Prairie ; Son : Peter Balov.
Avec : Jesse Noah Gruman (Jeune Roch) ; Claire Lautier (Mme Carrier) ; Ian Simpson (Father Delisle) ; Scott Beaudin (Gaétan Ouellette) ; Kate Blackburn (Mlle Therrien) ; Andréanne Bouladier ( Yvette Gélineau / ensemble) ; Geneviève Dufour ( Manon Tremblay / ensemble) ; Jean-François Poulin (Réjean Langille / ensemble) ; Brandon Howard Roy ; (Docteur Robitaille / ensemble) ; Alessandro Gabrielli (André) ; Drew Davis (Sylvain) ; Annelise Forbes (Francine / Claudette) ; Jayden Greig (Olivier) ; Lucas Kalechstein ( Phillipe) ; Riley O’Donnell (Ginette) ; Berkley Silverman (Marie) ; Richard Jutras (Roch Carrier).
Musiciens : Jonathan Moro (Claviers) ; Evan Watts Smith (Claviers) ; Vanessa Marcoux (Violon) ; Beth McKenna (Clarinette / Saxophone) ; Frédéric Bourgeault (Trompette / Bugle) ; Jason Field (Guitare) ; Parker Bert (Tambours / Percussion).
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Image de Nathalie Katinakis

Nathalie Katinakis

Bercée par les tubes de "Starmania" durant l'enfance, c'est "Cats" qui me donne la piqûre pour de bon quand je me plonge enfin dans son univers en 2010. Dans la foulée, je découvre le West End et rejoins l'équipe de Musical Avenue dès 2011, couvrant les spectacles montréalais depuis le Québec où je réside.FB/IG:@uneportesurdeuxcontinents
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