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Bien qu’ayant pris le parti d’assombrir le livret en le re-situant dans le Paris d’après-guerre (contrairement à tant d’autres adaptations scéniques d’œuvres cinématographiques connues,) Un Américain à Paris a connu un vif succès à Broadway tant auprès du public que des critiques, réussissant à y « survivre » un an et demi. Un musical aussi artistique et sophistiqué trouvera-t-il aussi sa place face aux impératifs commerciaux encore plus grands du West End ? Vu les critiques élogieuses et la réception pleine d’enthousiasme du public, il semble que oui.
Peut-être y avait-il un manque à combler au niveau de la danse sur la scène londonienne, même si le livret de Craig Lucas creuse plus dans la psychologie des personnages dans leur contexte historique et que le spectacle, mis en scène et chorégraphié par Christopher Wheeldon, ressemble parfois plus à un ballet avec des dialogues et des chansons qu’à un musical. Peut-être est-ce juste que nous avions depuis quelques années perdu l’habitude que la dancse soit à ce point au centre d’un musical. Il faut se souvenir que dès les années 40 avec le travail d’Agnès De Mille dans Oklahoma et Carousel, le ballet classique faisait partie intégrante du théâtre musical. La danse dans ce spectacle n’est jamais purement décorative et, en fusion avec les somptueux costumes et décors de Bob Crowley, elle est toujours au service de l’intrigue.
Les changements depuis les débuts prometteurs sont nombreux et dans cette incarnation à Londres, ce spectacle est plus que jamais une fête pour les yeux et les oreilles. Le fait de n’avoir pas repris les airs de Gershwin utilisés dans le film de 1951, mais d’avoir puisé dans l’énorme catalogue du compositeur pour trouver d’autre morceaux est tout à l’honneur dans la démarche des créateurs de faire un musical original plus contemporain que rétro, s’inspirant du film sans rechercher à le reproduire et à en faire une pâle copie.
Le hasard nous a fait assister à une représentation où les trois rôles principaux étaient interprétés par les doublures, ce qui nous a permis d’apprécier le niveau et la qualité de la distribution britannique dans son ensemble. Destiné à remplacer définitivement Robert Fairchild fin juin, après avoir été sa doublure jusqu’à cette date, Ashley Day (récemment vu dans The Book of Mormon dans le West End et Thoroughly Modern Millie à Kilworth House) est une révélation dans le rôle de Jerry Mulligan. Sa forte voix, sa danse impressionnante, ainsi que la beauté de son physique et de son sourire, en font une étoile montante du West End.
Kristen McGarrity était elle aussi une impeccable doublure dans le rôle de Lise Dassin, même si elle le jouait ici pour la toute première fois, et Alyn Hawke campait un Henri Baurel plutôt charismatique : son « I’ll Build a Stairway to Paradise », où son physique évoque le jeune George Guetary du film reste le point culminant du deuxième acte.
Le reste de la distribution ainsi que l’ensemble constituent un des meilleurs actuellement sur les planches du West End. Mention particulière pour Zoë Rainey, aussi touchante et profonde que pouvait l’être à Paris et à Broadway Jill Price dans le rôle de la mécène amoureuse de Jerry, Milo Davenport.
Longe vie dans le West End !
Credit photos : Tristram Kenton & Johan Persson
An American in Paris
Depuis le 1er avril au Dominion Theatre à Londres
268-269 Tottenham Court Rd, London W1T 7AQ
Musiques et paroles : George et Ira Gershwin ; Livret : Craig Lucas ; Mise en scène et chorégraphies : Christopher Wheeldon ; Orchestrations : Christopher Austin ; Arrangements chorégraphiques : Sam Davis
Avec : Robert Fairchild, Leanne Cope, Zoë Rainey
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