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L’exil de la « Femme Chocolat »
Volver nous raconte l’histoire de Pépita, jeune espagnole qui se voit contrainte de quitter son pays et de devenir Joséphine Blanc. Oublié son passé, elle n’a plus qu’une page blanche pour écrire son avenir. C’est avant tout le parcours d’une femme qui va renier ses racines pour devenir parisienne et chercher le succès populaire à Montmartre. Sa rencontre avec un espagnol révolutionnaire va cependant lui rappeler ce qu’elle a laissé derrière elle.
Ce n’est pas la première fois qu’Olivia Ruiz nous parle de sa famille et de son histoire dans ses chansons (« Non dits », « Thérapie de groupe ») mais pour la première fois elle décide de le mettre en scène mélangeant faits réels et fiction autour du personnage de Pépita/Joséphine. Cette jeune fille, tout comme la famille d’Olivia à l’époque, a fuit l’Espagne franquiste des années 30. (En effet à l’époque des milliers de réfugiés espagnols étaient parqués dans les camps français entre 1936 et 1939.) En résonance avec la crise migratoire actuelle, Volver est également un spectacle délivrant un véritable message de tolérance et d’accueil.
C’est grâce à la rencontre avec le chorégraphe Jean-Claude Gallotta (L’homme à la tête de chou) que ce projet de ballet musical a pu naître. Après lui avoir offert ses 4 premiers albums, Olivia Ruiz ne s’attendait pas à ce que le danseur lui propose de créer un spectacle autour de 13 titres soigneusement choisis dans son répertoire. Ajoutez des monologues en voix-off en guide de transition entre les chansons et vous aurez une histoire complète sur près d’1h20 de spectacle.
« Concert dansé ou chorégraphie musicalisée ? »
Derrière un grand drap blanc nous découvrons la jeune Pepita (Olivia Ruiz) nous expliquant sa détresse : « je jouais à la guerre tandis que les adultes la faisaient ». Après cette introduction, les 9 danseurs envahissent la scène pour le premier tableau sur le méconnu mais sublime « Les Vieux Amoureux » issu du premier album d’Olivia. Nous comprenons vite que « la Femme Chocolat » ne fera qu’un avec ses danseurs et ce jusqu’à la fin du spectacle. Chantant aussi bien en français qu’en anglais ou qu’en espagnol, la « Miss météores » mélange les différents titres de ses 4 albums en proposant majoritairement des chansons méconnues du public mais qui méritent largement d’être découvertes. Mention spéciale pour une version déchirante de « J’traîne des pieds », un électrique « Quijote » et un « Tango du Qui » renversant.
Irréprochable vocalement, elle enchaine les mouvements gracieux et contemporains tout en racontant son histoire comme si chaque titre avait été pensé pour ce spectacle et non l’inverse. Seules quelques projections viennent illustrer certains passages et des écrans sur les côtés proposent à l’instar d’Oliver Twist des sur-titres en anglais pour les touristes. Pas besoin de grands décors ni de personnages secondaires, Volver est un spectacle qui se vit en s’imaginant. Chaque mouvement, chaque souffle et chaque note sont autant de couleurs irradiant le tableau que notre esprit est en train de peindre. Il n’y a plus de frontière entre la comédie musicale et le ballet tant les deux ne font qu’un à l’image des deux créateurs du spectacle.
Un message universel
En plus d’être un spectacle qui se vit, Volver est un spectacle qui fait réfléchir de par son message puissant. En quelques phrases bien placées, Olivia Ruiz réussit à divertir intelligemment et réussit l’exploit de conserver un silence d’église pendant tout son spectacle jusqu’au baisser de rideau qui vous donnera le frisson.
Crédits photos : Jean-Louis Fernandez, Christian Ganet/ArtComArt, Guy Delahaye
Réserver
Volver, de Jean-Claude Gallotta et Olivia Ruiz
Du 6 au 21 Octobre 2016 au Théâtre National de Chaillot
1 Place du Trocadéro et du 11 Novembre , 75116 Paris
Chant, danse : Olivia Ruiz ; Danseurs : Agnès Canova, Paul Gouëllo, Ibrahim Guetissi, Georgia Ives, Fuxi Li, Lilou Niang, Gaetano Vaccaro, Thierry Verger, Béatrice Warrand ; Musiciens : Vincent David, Martin Gamet, David Hadjadj, Frédéric Jean, Franck Marty
Conception : Jean-Claude Gallotta et Olivia Ruiz ; Chorégraphie : Jean-Claude Gallotta assisté de Mathilde Altaraz ; Livret : Claude-Henri Buffard et Olivia Ruiz ; Dramaturgie : Claude-Henri Buffard
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