La magie musicale
Après les classiques de Broadway, les spectacles grands publics, ou ceux jeunes publics, ou encore les conférences chantées, c’est désormais le monde de l’illusion qui rencontre celui de la comédie musicale. À y réfléchir, cela n’a rien d’étonnant, ces deux univers ont pour but de faire rêver le spectateur. William Arribart mêle ces influences depuis son enfance, produit son premier spectacle à 13 ans, puis voyage à travers le monde, notamment à Londres et en Chine pour y présenter ses créations.
Fort de cette expérience, il s’entoure désormais d’un metteur en scène, d’une chorégraphe, d’une costumière et d’un compositeur, pour offrir au public une véritable création d’ensemble, bien loin d’un simple tour de magie. C’est au travers d’histoires complètes qu’il réalise ses numéros, entouré d’autres artistes.
Avec Le Sortilège des Neiges, il se met en scène dans une Russie mystérieuse et figée dans le temps. Malgré son jeune âge, William saisit déjà les codes incontournables du spectacle musical. Avec une intrigue simple mais pas simpliste, et très efficace pour le spectacle, il captive pendant plus d’une heure le jeune public (mais aussi leurs parents) en alternant chants et danses, et bien sûr la magie qui doit permettre de triompher des obstacles empêchant la Princesse Anna de conter son histoire. Le magicien parviendra-t-il à rompre la malédiction, aidé par les personnages de la forêt sibérienne ?
Le temps lui appartient pour divertir toute la famille
Au-delà des illusions présentées qui nous ont laissés sans voix (mais dont on ne vous dévoilera rien ici), on remarque immédiatement le soin apporté à la mise en scène. Les tableaux s’enchaînent avec énergie, laissant également une place à la danse classique. Le tableau des petits soldats, mettant à l’honneur les enfants de l’académie de danse de Natalia Osipova, est absolument délicieux.
Rien ne semble avoir été laissé au hasard : une finesse d’écriture pour amuser les adultes par quelques touches d’humour, des dialogues entre les personnages pour expliquer l’intrigue, et des mélodies tantôt entraînantes tantôt émouvantes. Si les chants ne sont pas majoritaires, ils participent agréablement au récit et permettent de nouer l’histoire d’amour entre la princesse et le magicien (qui rappelons le, n’a pas de barbe – ceux qui ont vu le spectacle comprendront). De même, les numéros de magie sont sublimés par des compositions originales. Les lévitations et disparitions n’en sont que plus saisissantes. Remarquons également le travail sur les lumières. Des effets de fumée, aux bulles légères virevoltant avec les fées, tout contribue à nous plonger dans l’ambiance de cette forêt mystérieuse.
Avec une troupe d’une vingtaine de danseurs, des nombreux changements de costumes, et des moments chorégraphiés inspirant la féérie (et que l’on doit à la danseuse étoile Natalia Osipova), le spectacle est suffisamment dynamique pour tenir les enfants en éveil. Ils ouvrent de grands yeux émerveillés, et s’amusent avec le poisson d’or (personnage inattendu mais pour lequel l’écriture est sans faute) et les soldats qui courent au milieu du public.
William Arribart affirme son style particulier, en étant l’un des seuls à proposer ce mélange des genres. Il équilibre subtilement un récit classique, dans la lignée des contes traditionnels de Noël, avec une mise en scène moderne et des numéros de disparition et de lévitation revisités. Nul doute que les milliers de spectateurs venus lors du week-end auront encore des étoiles dans les yeux jusqu’aux fêtes de fin d’année. Si vous n’avez pas eu la chance d’assister aux quelques représentations données à Lyon, le rendez-vous est déjà donné l’année prochaine pour découvrir sa future création en préparation : William Arribart : Naufragé de l’Ile des Rêves.
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