L’adaptation du célèbre conte par Jean-Philippe Daguerre revient pour les fêtes de fin d’année au Théâtre des Variétés de Paris. On nous fait redécouvrir l’univers farfelu de l’écrivain Lewis Carroll à travers l’histoire d’Alice qui s’ennuie chez elle, et qui, plutôt que de jouer dehors, fait une sieste.
Et nous voilà transportés au cœur de son rêve, accompagnant la petite blonde dans son aventure à la poursuite du lapin blanc en retard et ses rencontres plus improbables les unes que les autres.
Au lever de rideau, le décor est posé par une vidéo projetée sur un rideau légèrement opaque. Cette technique est utilisée lors des situations complexes à mettre en scène. La vidéo permet une bonne visualisation des situations au cours des nombreux changements de taille de notre blonde à la robe bleue, même si l’effet n’est pas impressionnant. Cependant elle aurait pu être utile, pour les mêmes raisons, à d’autres moments de l’histoire, comme la chute ou la mare de larmes qui n’ont pas été explicitement installées.
On regrettera très fortement ce rideau/écran, présent tout au long du spectacle, qui coupe la scène en deux parties et rend presque imperceptibles les personnages placés à l’arrière. À cela s’ajoutent beaucoup de scènes où l’éclairage est faible, et semble parfois imparfait, qui donnent un résultat sombre et fatiguant pour les yeux. L’utilisation plus poussée des lumières pourrait donner plus de consistance à des décors qui assez simples. On regrettera également le manque de mise en scène quant au fameux sourire du chat de Chester, qui est pourtant largement présent sur l’affiche.
L’histoire nous est narrée par Dina, le chat d’Alice, chose surprenante car ce personnage a dans le livre un rôle de séparation entre le réel et le rêve, qui est gommé par l’adaptation de Jean-Philippe Daguerre. La narration semble être mise en place pour plus de compréhension et de transition entre les différentes rencontres d’Alice qui, du coup, paraissent bien fades. Pour autant le résultat reste très fouillis et dur à suivre même par les adultes. Pour ces derniers d’ailleurs, le spectacle présente des apartés plutôt inadéquats.
Malgré cela, il faut reconnaître que les costumes sont surprenants et réalistes. Tous les personnages qui vont croiser le chemin d’Alice sont bien incarnés, depuis les caractères des humains loufoques aux bruitages et attitudes d’animaux. Les numéros chantés sont bien menés et accompagnés par un piano sur scène ce qui est appréciable, avec un petit bémol pour le solo d’opérette de la Reine de Cœur qui semble ne pas se finir. Et mention spéciale pour le tableau de la chenille qui est admirablement joué et chorégraphié.
Cette version d’Alice au Pays des Merveilles est sombre, et quelque peu ennuyeuse. Allez faire votre propre avis avec vos têtes blondes à partir de six ans qui apprécieront peut-être plus que les adultes.
Alice au Pays des Merveilles, de Jean-Philippe Daguerre et Igor De Chaillé
Au Théâtre des Variétés
7 boulevard Montmartre 75002 Paris
Jusqu’au 28 décembre 2011 à 14h
Réservations au théâtre et dans les points de vente habituels.
Mise en scène : Jean-Philippe Daguerre ; Décors : Christian Gabriel et Fabienne Lozano ;Décors video : Lionel Escama ; Lumières : Patrick Moch ; Costumes : Vidock ; Musiques : Petr Ruzicka ; Chorégraphies : Mariejo Buffon
Avec : Marion Baglan, Sylvie Cave, Aldo Gilbert, Hervé Haine, Barbara Lamballais, Charlotte Matzneff, Cédric Rovollon, Frédéric-Pascal Stein Ducrocq, Mathilde Hennekinne