L’événement "Fierté Montréal" bat son plein présentement à Montréal jusqu’au 19 août où aura lieu le célèbre défilé dont la tradition perdure depuis 1979. Parmi les diverses manifestations prévues cette année, le dernier spectacle des Productions Village Scène est au menu.
Alors que la communauté gaie montréalaise est à l’honneur pendant les jours à venir, la métropole québécoise n’aurait pas pu trouver un meilleur moment pour programmer cette comédie musicale osée et désopilante. En poussant les portes closes du sauna, ce ne sont pas que des hommes en serviettes que le spectateur découvre, mais aussi l’histoire derrière leurs personnages. Entre David, l’homme marié qui cache son homosexualité, Maurice, le dragueur qui accumule les conquêtes, Teddy qui n’a d’yeux que pour les hommes poilus et Benjy, le dernier venu timide qui cherche l’amour, chacun de ces clients revisite à sa manière les clichés les plus connus du milieu gay.
À l’image des interprètes qui ne sont pas tous égaux aussi bien au niveau vocal que dans leurs chorégraphies parfois hésitantes et mécaniques, l’ensemble est un peu brouillon. On se rend compte toutefois rapidement que l’atout principal de cette production réside plutôt dans son aspect distrayant. Les faiblesses sont en effet vite éclipsées au profit de l’ambiance amusante qui règne du début à la fin. Après une introduction où se campe lentement le ton du spectacle, la ligne directrice parvient enfin à s’installer au bout de quelques minutes. L’humour se cramponne alors à la pièce pour ne plus jamais la lâcher.
Les "grossièretés masculines" mises en scène s’avèrent très comiques avec des numéros particulièrement tordants comme celui sur les "Sept merveilles péniennes". Et quand on croit avoir tout vu, la troupe nous surprend davantage en terminant avec un medley hilarant où les paroles de tubes québécois et internationaux sont transformées pour les besoins de la cause en versions salaces comme "Ça fait rire les oiseaux" de la Compagnie Créole qui devient "Ça fait rire les homos".
Ces ajouts propres à l’adaptation québécoise concernent d’ailleurs l’ensemble des textes français écrits par Baptiste Delval (NDLR : rédacteur en chef de Musical Avenue, adaptateur de la version française Sauna, le Musical). Cette nouvelle production a en effet la particularité d’avoir parfois modulé les textes originaux afin qu’ils s’intègrent mieux aux expressions de la belle province. Verdict ? Un langage somme toute harmonieux que les interprètes mâchent bien avec de nombreuses références à la culture populaire québécoise (Occupation double (Télé-réalité québécoise), Mado (célèbre Drag Queen québécoise), etc.)
Divertissant, cocasse et dévergondé à souhait, Bain-Sauna : le musical ! est sans conteste un spectacle rempli de surprises qui vous fera voir l’univers du sauna d’un autre œil !
Bain-Sauna: le Musical! de Tim Evanicki et Esther Daack – adaptation française de Baptiste Delval et adaptation québécoise supplémentaire de Stéphane Turgeon
Du 15 au 18 août à la Cinquième Salle de la Place des Arts, 175 Sainte-Catherine ouest.
Représentations en français Bain-sauna : le musical ! : mercredi 15, jeudi 16 & vendredi 17 août à 20:30
Représentations en anglais, Bathouse: The Musical! : samedi 18 août à 20:30.
Achat à l’avance: www.pda.qc.ca ou 514 842-2112 et 1 866 842-2112
Mise en scène : Davyn Ryall ; Chorégraphies : Nadia Verrucci ; Costumes: Mélanie-Ann Fallnbigl ; Décor : André Simmoneau ; Directeur musical : Jeff Louch ; Orchestrations : Don Hopkinson
Musiciens : Jeff Louch ; Tony Spina et Liam Tucker.
Avec : Bryan Libero, Hugo Charland, Martin Provost, Sébastien Neault, Stéphane Turgeon, et Davyn Ryall en remplacement deVictor Antonio Contreras.