Jusqu’au 13 janvier, Billy Elliot prouve aux Québécois qu’il est possible de déployer ses ailes par le pouvoir de la danse avec son énergie à revendre et son histoire inspirante qui a charmé plus d’un spectateur ces dernières années.
Après le film à succès de 2000 mettant en vedette Jamie Bell, on pouvait s’attendre à beaucoup de son adaptation sur scène. Si la magie du septième art permet la juxtaposition de lieux et d’ambiances, le théâtre musical est beaucoup plus limité dans ses moyens et l’équipe créatrice devait se montrer imaginative pour outrepasser l’aspect statique de la scène.
Pour Billy Elliot, on aurait ainsi pu douter d’une transposition réussie.
Après avoir signé la réalisation du long-métrage, Stephen Daldry y est pourtant parvenu avec la version scénique, accomplissant un véritable coup de maître en conservant l’essence de son film tout en renouvelant ce dernier pour produire une comédie musicale ingénieuse et aussi adroite que le jeune danseur qu’elle met en vedette !
Au lieu d’alterner les tableaux des mineurs en lutte, des policiers antiémeutes qui les guettent et des leçons de ballet que suit le jeune Billy, le spectacle les superpose, combinant le contexte social difficile à la danse des enfants, avec des chorégraphies étonnamment harmonieuses où ces univers se rencontrent, s’entrechoquant seulement pour mieux souligner leurs contrastes. Cette différence et les préjugés qui en découlent sont d’ailleurs au centre de tout le spectacle où un garçon se révèle un danseur exceptionnellement doué, alors que tout l’oppose au ballet.
Âgé de 13 ans, c’est le jeune Noah Parets qui a eu l’honneur de se glisser dans la peau de l’attachant et déterminé Billy Elliot lors de la première montréalaise de la comédie musicale. Devant un public conquis d’avance qui n’a pas attendu la fin du spectacle pour le gratifier d’une "standing ovation", le jeune interprète est aussi passionné que son personnage qui se métamorphose en danseur aguerri après des débuts maladroits grâce à l’aide de son professeur, la colorée Mme Wilkinson (Janet Dickinson – Fat Camp The Musical). Encore adolescent, il allie déjà les talents des stars de Broadway : en plus d’être doué pour la danse, il chante et joue remarquablement, nuançant ses performances entre l’humour et les instants de colère comme dans le frénétique tableau "Angry Dance" qui porte bien son nom et où la rage du jeune danseur nous frappe en plein visage.
Ces variations entre comédie et drame sont aussi bien palpables tout au long de l’histoire avec la famille de Billy dont l’avenir est incertain durant cette année de grève, mais qui parvient malgré tout à nous faire rire par ses blagues "so british" et ses dialogues croustillants meublés d’expressions locales. Dans le rôle du père de Billy, Rich Hebert (Sunset Boulevard) personnifie d’ailleurs bien l’homme viril de cette communauté du nord de l’Angleterre. Strict et macho, il s’avère finalement sensible aux rêves de son fils, alors que le monde pour lequel il s’est battu jusqu’à présent tombe en décrépitude suite aux mesures prises par le gouvernement de Margaret Thatcher.
Suivre la voie de l’art ne serait pas le réflexe de tout le monde dans un tel contexte, mais c’est ce que décide de faire Billy Elliot, motivant par la même occasion d’autres jeunes à s’émanciper et à assumer eux aussi leur originalité. Un message d’espoir appuyé par des chorégraphies percutantes et une mise en scène brillante, véritables forces de cette comédie musicale qui donne envie de croire aux rêves les plus fous !
Crédit Photos : Doug Blemker & Broadway Across Canada
Billy Elliot The Musical de Lee Hall (livret et paroles) et Elton John (musique)
Une présentation de Broadway Across Canada et evenko
Du 8 au 13 janvier à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts de Montréal
Réservations à la billetterie de la Place des Arts
Par téléphone : (514) 842-2112 ou 1 866 842-2112
Commandez en ligne : www.pda.qc.ca ou www.evenko.ca
Mise en scène : Stephen Daldry ; Chorégraphies : Peter Darling ; Décors : Ian McNeil ; Costumes : Nicky Gillibrand ; Éclairages : Nick Fisher ; Son : Paul Arditti.
Avec: Ben Cook, Drew Minard, Noah Parets, Mitchell Tobin, Janet Dickinson, Rich Hebert, Patti Perkins, Cullen R. Titmas, Joel Blum, Jake Kitchin, Sam Poon, Samantha Blaire Cutler, Cal Alexander, Craig Bennett, Danielle Kelsey, Tim Funnell, Molly Garner, Patrick Wetzel, Rebecca Marlowe, Christopher M. Howard, Joel Newsome, David Light, Damien Brett, Cara Massey.