Critique : « Cats » au Théâtre Mogador

Temps de lecture approx. 6 min.

Attendu comme l’un des spectacles majeurs de la rentrée de la comédie musicale parisienne, Cats a officiellement ouvert au Théâtre Mogador le jeudi 1er octobre. Nous avons pu nous rendre à la présentation presse de ce spectacle de renommée mondiale.

Par une nuit de pleine lune, les Jellicle Cats se réunissent et nous entraînent dans un ballet envoûtant et divertissant à l’issu duquel l’un d’entre eux sera élu par le Grand Deutéronome pour connaître une nouvelle vie.
Inspiré d’un recueil de poèmes pour enfants de T.S. Eliot très populaire au Royaume-Uni, Andrew Lloyd Webber nous entraîne dans un univers onirique et félin pour nous présenter toute une galerie de chats des plus ronronnants au plus sauvages. Grand succès incontournable de la comédie musicale depuis sa création à Londres en 1981, Cats a remporté 7 Tony Awards et s’est joué dans plus de 300 villes et devant plus de 70 millions de spectateurs. Voici notre avis sur la version parisienne de ce spectacle.

Lorsqu’on pénètre à l’intérieur de la salle du Théâtre Mogador, on est tout de suite saisi par l’ampleur des décors qui débordent littéralement de la scène pour nous révéler une scène somptueuse teintée d’une lumière bleutée et qui fourmille de détails. Autour d’une voiture abandonnée, d’une taille imposante pour nous placer à la taille d’un chat, de vielles roues, des morceaux de ferraille, une balle de tennis ou encore un emballage de toblerone s’amoncellent. Une véritable attention a été apportée aux décors pour immerger le spectateur dans l’ambiance mystérieuse du bal des Jellicle Cats.

Puis la lumière baisse enfin et des chats commencent à surgir un peu partout dans la salle, de l’orchestre à la corbeille. Les artistes réitèreront à quelques reprises des sorties de scène pour aller directement au contact du public.
Le cast entame la première chanson pour nous présenter la raison du rassemblement de tous ces chats, puis les titres s’enchainent ensuite de manière fluide pendant plus de deux heures en alternant entre différents styles musicaux, du ballet au jazz en passant par du rap, et en alternant les solo et les numéros de troupe.

L’ensemble du cast est irréprochable vocalement, ce qui n’est pas toujours le cas des chorégraphies où l’on peut constater quelques petits décalages. Les numéros n’en restent pas moins éblouissants, servis par des costumes et un maquillage impeccables.

Parmi nos moments favoris, nous retenons tout d’abord la performance de Cédric Chupin interprétant Munskustrap, le maître de cérémonie de la soirée. Visuellement, le numéro qui nous a le plus ébloui est sans conteste celui du « Magistral Mister Mistoffelees » où l’on démarre dans le noir presque complet avec une simple lampe torche et où l’on termine par une inondation de paillettes et de couleurs flamboyantes. Le spectacle est un ravissement pour les yeux malgré une lumière parfois pas toujours bien exploitée, et pour les oreilles, l’adaptation française de Nicolas Nebot (Mamma Mia ; Le bal des Vampires) et Ludovic-Alexandre Vidal (Sister Act ; La Belle et la Bête) est assez réussie.

Vient enfin la chanson phare du spectacle, « Memory », devenu « Ma vie » en français. Prisca Demarez (Avenue Q ; French Cancan) interprète divinement Grizabella, une vieille chatte qui se rappelle les gloires de sa vie passée. Le temps se suspend quelques instants pour savourer ce moment de grâce.

L’une des forces de la mise en scène de Cats réside dans le fait que tous les artistes présents sur scène existent et agissent, même quand ils ne sont pas eux-mêmes au cœur de l’action. Il se passe constamment quelque chose sur scène.
La version parisienne de Cats souffre néanmoins de quelques fausses notes. Parmi les choix les plus surprenants effectués par l’équipe créative d’origine autour du compositeur du spectacle, Andrew Lloyd Webber, la chanson à l’origine plutôt pop/rock du Rum Tum Tugger est devenue une chanson rap et le chat punk de la production originale fait place à un chat tatoué avec un style de rappeur, interprété par Golan Yosef (Dracula ; Love Circus). Outre le décalage musical créé entre un style R’n’B, qui sonne très années 2000, et le son des années 1980 que l’on retrouve tout au long du spectacle par l’utilisation d’un synthétiseur, le Rum Tum Tugger de cette production est en décalage par rapport aux autres personnages, tant par son costume que par sa manière de se mouvoir, moins fine et moins féline que les autres personnages.

Le début du second acte souffre également de quelques longueurs lorsque le chat du théâtre, Yves interprété par Wim Van Den Driessche (Les Misérables ; Kiss me Kate), nous raconte son histoire et nous rejoue l’un de ses plus grands rôles (« Le dernier combat de Growltiger »). Ce dernier numéro est agréable à écouter, très beau visuellement, mais finalement, et à l’image de l’histoire de tout le spectacle, on ne parvient pas toujours à donner du sens à ce qui se passe sur scène et à relier les différents numéros entre eux.

Cats n’en reste pas moins une belle réussite et il fait partie de ces spectacles « qu’il faut avoir vu une fois dans sa vie ». Malgré quelques imperfections, la production présentée à Paris est visuellement exceptionnelle et vous transportera pour quelques heures au sein d’un rêve peuplé d’étranges et fascinants félins. Le talent de la troupe internationale de 30 artistes est également à saluer.
Vous aurez peut-être même droit à votre photo souvenir avec le Vieux Deutéronome qui est resté sur scène pendant toute la durée de l’entracte le soir où nous assistions au spectacle.
Courrez donc ronronner de plaisir au Théâtre Mogador jusqu’au 10 janvier 2016 !

Pour en savoir plus sur la troupe, c’est par ici

[fnac_links show_name= »Cats Mogador »]


Cats, le musical basé sur le recueil de Poème de TS Eliot « Old Possum’s Book of Practical Cats »

Du 1er octobre au 10 janvier 2016
Au Théâtre Mogador
25 rue de Mogador 75009 paris

Musique : Andrew Lloyd Webber ; Adaptation Française : Nicolas Nebot et Ludovic-Alexandre Vidal ; Chorégraphie et Mise en Scène : Gillian Lynne et Trevor Nunn assistés de Chrissie Cartwright; Créateur lumière original : David Hersey, Scénographe : John Napier

Avec : Prisca Demarez, Denis A¨zin, Federica Capra, Pierre-Yves Duchesne, Yoan Grosjean, Katharina Lochmann, Emmanuelle N’Zuzi, Lucas Radziejewski, Yanis Si Ahmed, Fabrice Todaro, Rachel Ward, Axel Alvarez, Cédric Chupin, Alexandra Girard, Emmanuelle Guélin, Sylvain Mathis, William Pedro, Charlyne Ribul Conte, Els Smekens, Nicolas Turconi, Golan Yosef, Vanessa Cailhol, Grégory Gonel, Oonagh Jacobs, Pascale Moe Bruderer, Virginie Perrier, Alessandro Ripamonti, Léonie Thoms, Wim Van Den Driessche, Stoyan Zmarzlik

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