Tous les vendredi du mois de septembre, le théâtre Marsoulan devient le café l’Alcazar, où Guillaume Nocture attend l’arrivée de Madeleine dans un spectacle qui tourne autour des chansons de Jacques Brel.
La chanson éponyme du spectacle sert de fil rouge au déroulement du spectacle. On connait déjà l’issue. Mais quelles chansons vont constituer le chemin jusqu’à sa déception finale?
il n’est pas facile pour un interprète de s’attaquer au répertoire de Brel, comme il est encore plus délicat de constituer un spectacle autour de ses chansons, tant l’éventail de choix est large…
Cela se vérifie dans ce spectacle qui démarre de façon hésitante. La mise en scène n’est pas particulièrement originale. Les chansons s’enchaînent sans grande surprise. On voit arriver la chanson suivante bien avant qu’elle ne commence.
Le personnage principal montre son inquiétude par rapport à la venue de Madeleine, en demandant fréquemment l’heure au public : un procédé maladroit qui nous ramène à la réalité et nous empêche de rentrer dans l’histoire, maigrelette.
Et puis il y a des moments de grâce : en plein milieu du spectacle, Guillaume Nocture entonne "Ces gens là", accompagné seulement par le piano qui joue une partition minimaliste. On sent que l’émotion n’est pas feinte et que l’interprète vit complètement sa chanson. L’accordéon rentre au deuxième couplet. Des lumières rouges éclairent le fond de la scène et c’est magnifique. L’émotion est palpable.
Hélas, ces instants de pure poésie et de comédie auraient mérité d’être plus nombreux. On notera quand même le sympathique moment ou Guillaume Nocture fait monter sur scène deux spectateurs pour s’installer à une table de "l’Alcazar" et boire un verre de vin tout en écoutant une chanson.
Que retenir de ce spectacle? Certainement, un interprète qui a mis toute son énergie en se jetant à corps perdu dans le répertoire de Jacques Brel et qui doit connaître plus de chansons du chanteur belge que vous et moi réunis. On encourage tout de même l’équipe de ce spectacle qui, souhaitons-le, se bonifiera comme le vin de "l’ivrogne".
Ce soir, j’attends Madeleine de Guillaume Nocture.
Sur des chansons de Jacques Brel.
Au théâtre Marsoulan
20 rue Marsoulan
75012 Paris
Vendredi 23 et 30 septembre à 19h
Avec Guillaume Nocture, Crystel Galli (accordéon), Jimmy Tellier (piano).
Places en vente sur le site du théâtre et sur place.