Ce spectacle créé il y a déjà quelques années est de retour à Paris tout l’automne. Dominique Conte y interprète des chansons de l’après-guerre aux signatures prestigieuses comme celles de Boris Vian, Serge Gainsbourg, Jacques Prévert, Léo Ferré, et tant d’autres. Y avait-il pour autant prétexte à l’intituler "spectacle musical" comme annoncé sur les affiches ?
[ Critique initialement publiée lors des représentations au Théâtre Lucernaire ]
Car en effet le terme de "spectacle musical" [NDLR: qui, sans pour autant se prétendre du théâtre, suggère un minimum de dramaturgie et de mise en scène] est à la mode. Hors ici, sur scène, nous trouvons deux éléments de décor à cour et à jardin – un guéridon et un banc –, l’orchestre au fond de scène et l’interprète en avant-scène qui présente les morceaux qu’elle va chanter. De temps en temps, elle fait intervenir les musiciens pour une transition entre deux chansons. Vous l’aurez compris, nous sommes dans le schéma classique du récital de chansons.
Une fois qu’on le sait, reste à apprécier l’interprétation et le personnage de Dominique Conte. Habillée de noir, cheveux ébouriffés, voix rauque, diction trainante et une pointe d’accent titi-parisien, on décèle sans aucun mal l’influence d’une illustre figure de Saint-Germain : Juliette Gréco. Lorsque la chanteuse entonne "Jolie môme" ou "Déshabillez-moi", cachée derrière un paravent en ombre chinoise, l’illusion semble parfaite
Le point fort du spectacle est sans aucun doute la musique. Tout d’abord, les arrangements musicaux de Frédéric Sans sont d’une richesse incontestable. Le parti-pris d’emmener ces chansons vers un univers jazzy est tout à fait justifié par le thème. Cet univers est renforcé par la présence du groupe composé d’un guitariste, un violoniste et un percussionniste : d’excellents musiciens. Mention spéciale à Florian Satche qui, en plus de proposer toutes sortes de sons originaux destinés à enrichir ses percussions, sait communiquer son enthousiasme. On prend autant de plaisir à le regarder qu’il en retire à taper sur ses percussions.
Au final, on passe un bon moment mais on ne sait à qui conseiller ce spectacle. Le programme distribué à l’entrée de la salle comporte une partie écrite en anglais destinée aux touristes étrangers de passage dans la capitale. Même s’ils ne comprendront pas la teneur du propos, ils découvriront les chansons du patrimoine français ainsi que nos plus grands auteurs.
Ces années là à Saint-Germain des Près à partir de chansons de Serge Gainsbourg, Léo Ferré…
Tous les dimanches à 18h30, jusqu’au 30 décembre 2012.
À 19h30 le 2 décembre. Relâche le 25 novembre.
Au Théâtre de la Gaîté Montparnasse
26 rue de la Gaîté
75014 Paris
Conçu et interprété par Dominique Conte
Avec la complicité artistique de : Véronique Bandelier et Rabah Aliouane
Arrangements Musicaux : Frédéric Sans ; Costumes : Irène Van Ryb
Guitare : Pierre Jarret ; Percussions : Florian Satche ; Violon : Théo Ceccaldi