Dothy et le Magicien d’Oz, de Dove Attia, François Chouquet et Antoine Essertier. Mise en scène de Stéphane Jarny. Avec Marie Facundo. Reprise du 12 au 22 avril 2009 au Grand Rex..
"Vert, c’est vert…" Cet air trotte dans la tête longtemps après avoir quitté le Grand Rex. Pourtant, le spectacle est loin d’être éblouissant et ce Magicien d’Oz paraît malheureusement bien fade à côté de certains repères que l’on peut avoir de cette œuvre monumentale.
Dove Attia et Albert Cohen, qui ont décidément la mainmise sur la production musicale parisienne à (très) grand budget, nous présentent une nouvelle adaptation du conte pour enfant Le Magicien d’Oz. Cette fiction écrite par L. Frank Baum en 1900 avait donné lieu au film légendaire avec Judy Garland en 1939. Difficile de monter une nouvelle adaptation d’un tel classique. Difficile de faire oublier "Over The Rainbow"…
A la mise en scène, Stéphane Jarny fait ses premiers pas. Danseur de Rheda, et donc habitué aux plateaux télévisés depuis une dizaine d’années, Jarny se voit confier la direction de ce spectacle ambitieux après avoir contribué aux succès du tandem Attia-Cohen (Les Dix Commandements et Le Roi Soleil, entre autres). Cette patte reste malheureusement pregnante. On assiste ainsi à un défilé de personnages qui surjouent des rôles déjà très caricaturaux, et qui enchainent des numéros musicaux taillés pour le box-office. Autrement dit, une approche du musical de plus en plus répandue et à laquelle le spectateur, même le plus jeune, risque fort de s’habituer…
Alors que le rideau se lève, une première grosse surprise : la scène. Celle-ci est grillagée sans que l’on sache vraiment pourquoi. On imagine que les spectacteurs situés à la hauteur de l’orchestre ne s’en aperçoivent pas, mais les balcons ont une vue plongeante sur une scène des plus pariculières… Détail pertubant. Surtout que les lumières peinent à suivre l’évolution des personnages. Dothy, sur-éclairée en permanence, éclipse parfois les personnages avec lesquels elle tente d’interagir. Besoin de rôdage sans doute. Heureusement, les costumes et les décors, même s’ils sont un peu plus sobres que ce que la promo très colorée laissait entrevoir, sont fidèles à ce que l’on peut attendre.
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Les interprètes s’en sortent avec les honneurs. Sans faire de merveille, ils parviennent tout juste à attendrir. Marie Facundo est une Dothy très enthousiaste et juvénile, à la naïveté rafraîchissante. Julien Lamassonne, qui incarne l’Epouvantail, se distingue avec une voix pop qui colle particulièrement à la jolie mélodie qu’il interprète. Les chansons, signées Antoine Essertier, sont un prolongement enfantin des tubes du Roi Soleil ou de Mozart, l’Opéra Rock… Les airs sont entêtans et parfois réussis mais ils ne suscitent pas de véritable magie et, à l’exception du final du premier acte avec la chanson "Vert", ne sont pas soutenus par une direction artistique à la hauteur. On peut regretter que l’équipe artistique ait fait le choix de trop remettre au goût du jour ce classique, il perd ainsi, à mon sens, toute saveur musicale traditionnelle et enchanteresse.
Sans doute que les plus jeunes y trouveront leur compte. A en juger en tout cas par le raffut sympathique dans la salle le jour de la générale, l’adhésion de ce public était belle et bien perceptible. Les plus grands auront par contre un peu plus de mal à se laisser séduire par cette production qui manque cruellement d’humour laisse véritablement sur sa faim. Un Magicien d’Oz avec un peu trop d’ennui et surtout, bien trop peu de magie…
Dothy et le Magicien d’Oz, un spectacle produit par Dove Attia et Albert Cohen. Mise en scène et chorégraphie de Stéphane Jarny, paroles et musique d’Antoine Essertier. Avec Marie Facundo (Dothy), Pascal Sual (Le Lion), Sophie Delmas (La Sorcière), Julien Lamassonne (L’Epouvantail), Yamin Dib (Le Maire & Le Portier) et Andy Cocq (Le Bucheron). Du 12 au 22 avril 2009 au Grand Rex à Paris, de 19 à 33 €.
Plus d’informations sur le site officiel : www.lemagiciendoz.fr