Critique : Emma Krief dans "I will…" au théâtre de l'Archipel

Et si Whitney Houston répondait pour une ultime interview télévisée… C’est en partant de cette hypothèse qu’Emma Krief a créé I will… ,  biopic musical sur la chanteuse disparue en 2012. Le spectacle s’est joué toute la saison et pour une date encore au théâtre de l’Archipel à Paris. Assister à ce spectacle, c’est un peu comme prendre un ascenseur émotionnel qui aurait desservi les étages des bonnes surprises, mais aussi celui des déceptions.  

 

Au rayon des réjouissances, on a énormément apprécié le talent de comédienne d’Emma Krief. En effet, n’ayant pas de ressemblance physique avec la diva, elle l’incarne avec une conviction communicative qui fait qu’on y croit d’emblée.

 

On a également beaucoup aimé la partie musicale. En effet, on s’attendait à une prestation sur PBO (Play-Back Orchestre), ce qui peut donner un coté "karaoké amateur". Il n’en est rien puisque le rideau s’ouvre sur un piano à queue sur lequel l’artiste va jouer toutes les chansons du spectacle. Ces dernières ont été ré-arrangées pour cet instrument, ce qui fonctionne dans 90% des cas (On oubliera "Heartbreak Hotel" et "Thriller"). 

 

Notre incompréhension vient du concept. Reprendre Whitney Houston quand on n’en a pas les capacités vocales relève pour nous de l’incongruité totale. Attention, ne nous faites pas dire ce qu’on n’a pas dit : Emma Krief chante très bien. Mais elle est plus proche d’une Norah Jones que de Whitney Houston. On attendait les notes aiguës et puissantes de "One moment in time" ou "I will always love you" ; nous sommes restés sur notre faim. On sent d’ailleurs l’artiste beaucoup plus à l’aise avec les compositions R’n B de la seconde partie de la carrière de la diva. 

 

C’est pourquoi, nous encourageons Emma Krief à ne plus se cacher derrière un personnage trop grand pour elle. Il nous tarde de l’applaudir avec d’autres reprises qui correspondent mieux à son si joli grain de voix. Et pourquoi pas avec des compositions ? Elle en a le talent. Artiste à suivre de près, donc !

Mise en scène : Damien Jouillerot