De retour à Paris après une tournée dans toute la France, l’adaptation française de Fame revient au Théâtre Trianon du 22 janvier au 21 février 2010 avec une troupe remaniée et sans orchestre. Le manque d’inspiration des chorégraphies et la qualité douteuse de l’interprétation sont renforcés par la sonorisation excécrable du Théâtre. Un énorme gâchis.
C’est dans un mélange de curiosité et d’appréhension que nous nous sommes rendus au Théâtre Trianon pour découvrir Fame, l’adaptation française du musical qui a fait ses débuts au Théâtre Comédia en 2008. Inspiré du célèbre film datant de 1980 d’Alan Parker, le spectacle a d’abord été créé en 1988 en Floride avant d’arriver dans le West End en 1995 puis Off-Broadway en 2003.
La tournée française du spectacle ayant remporté un franc succès avec des artistes reconnus du théâtre musical (Eric Jetner, Dan Menasche, Léovanie Raud, Julie Victor…), nous étions plutôt enthousiastes à l’idée d’assister à un spectacle qui a attiré autant de jeunes talents, d’autant plus qu’il a été adapté par Stéphane Laporte (Le Roi Lion, Le Violon sur le Toit), mis en scène par Ned Grujic (Hair) et dirigé musicalement et vocalement par Samuel Sené (récemment à la tête du Diva Chorus lors du concert "Broadway Lights"), des noms bien connus et appréciés du milieu de la comédie musicale française.
La déception n’en a été que plus énorme car la production que nous avons vu au Théâtre Trianon a été bien loin de répondre à nos espérances. Rappelons tout d’abord que Fame met en scène des jeunes gens issus d’horizons sociaux et ethniques différents, qui apprennent à chanter, à danser et à jouer la comédie, en suivant l’enseignement d’un lycée new-yorkais spécialisé. De quoi inspirer des dialogues forts, des séquences musicales saisissantes et, surtout, d’exposer à la scène des artistes suffisamment doués pour nous faire croire en leur parcours au sein de cette école du spectacle.
Fame au Théâtre Trianon, c’est (tristement) l’inverse de ce que nous venons d’évoquer. Des textes risibles et vulgaires, des chorégraphies mal coordonnées et executées avec pauvreté, des profs caricaturaux, des élèves franchement pas mémorables…bref, peu de motifs de satisfaction dans cette production (à l’exception de Chloé Pimont qui apporte un peu de fraîcheur dans le rôle de Cookie et Cécile Nodie dont les talents vocaux sont à souligner), d’autant plus que les 8 musiciens qui étaient sur scène au Théâtre Comédia et lors de la tournée ont ici été remplacés par une bande son. Au même titre, la direction musicale et vocale assurée au Théâtre Comédia par Samuel Sené a ici tout simplement été annulée. Un sacrilège !
Ajoutez à cela une sonorisation excécrable et une fumée incessante envoyée dans la salle et vous obtenez Fame 2.0. Ou plutôt devrions-nous dire "Shame" 2.0 ?