On connaissait Monsieur 100 000 volts, c’était Gilbert Becaud. Il y a maintenant Mam’selle 100 000 volts : c’est Julie Victor.
La demoiselle est une boule d’énergie et de talents, une vraie bête de scène.
Une découverte électrisante.
Jeune fille rousse bien élevée, Julie a toujours su qu’elle voulait se consacrer à la musique et au théâtre. Enfant, elle interprète déjà les tubes de Barbara Streisand devant la cheminée de la maison familiale en Normandie. À 19 ans, au cours d’un voyage à Londres, elle assiste à sa première comédie musicale, Chitty, Chitty Bang Bang. "C’est comme si j’avais reçu une claque en plein visage !", se souvient-elle.
Ayant commencé le piano à 6 ans, elle fait ses classes musicales au conservatoire de Boulogne Billancourt où elle étudie également l’art lyrique, puis intègre le cours Florent pour, comme elle dit, "aiguiser ses couteaux".
"Je voulais acquérir une formation complète : apprendre à lire et interpréter la musique, posséder une technique vocale en béton et savoir jouer la comédie."
Sa carrière démarre en flèche très tôt. Elle quitte le conservatoire avant même de passer son diplôme de fin d’étude car, déjà, elle est repérée par la profession. Elle obtient son premier grand rôle dans La Belle et la Bête, puis elle est la fille de Marianne James dans Les Aventures de Rabbi Jacob.
À l’issue d’une dizaine d’auditions, elle est retenue comme remplaçante pour le rôle Sally Bowles dans Cabaret. Elle le jouera une quarantaine de fois. Elle découvre l’exigence du travail à l’américaine : apprendre, par exemple, à jouer du saxophone pour les besoins du rôle.
Puis elle joue dans Fame et crée Mission Florimont au Théâtre Tristan Bernard, pièce qui sera nominée aux Molières 2010.
Aujourd’hui, elle nous embarque dans son One Musical Show.
"J’en ai eu assez de travailler pour les autres, dans des grosses productions. J’ai décidé d’écrire ce spectacle avec Étienne de Balasy qui a également accepté de se charger de la mise en scène."
Le One Musical Show de Julie Victor, c’est une heure énergisante de sketchs et de chansons déjantées. On y croise Susan Boyle, le cabaret allemand, des canadiennes écolos, Tata YoYo (alias Annie Cordy), le monde merveilleux et complètement cinglé de la pub et de la télé…
Les textes sont vifs, alertes et très drôles, et inspirés par sa propre vie. Julie en fait son miel, passant avec une virtuosité époustouflante du rire à l’émotion. Sa technique vocale est effectivement en béton et les chansons plaisantes. Elle nous déroute, nous inquiète, nous ravie. On ne sait jamais quelle énormité elle va sortir ou faire. Elle improvise des jeux de scènes avec ses deux musiciens qui la regardent parfois interloqués ou amusés malgré eux. Elle-même s’amuse tellement qu’elle se laisse parfois gagner par un fou rire communicatif.
La comédie musicale est en genre à la peine en France. Mais une nouvelle génération de comédiens-danseurs-chanteurs est née qui n’ont absolument rien à envier à leurs pairs anglo-saxons. Julie Victor appartient à cette nouvelle vague, et marche résolument sur les traces d’artistes comme Isabelle Féron, Rachel Pignot, Emmanuelle Goizé, Gilles Bugeaud et de tant d’autres, mille fois plus talentueux que les artistes les plus cotés au box-office.
On attend avec impatience un autre grand rôle pour Julie Victor en France. Sinon, l’Angleterre et l’Amérique pourraient bien nous l’enlever…
Julie Victor – One musical show, conçu et écrit par Julie Victor et Etienne de Balasy.
Au Théâtre de Dix Heures jusqu’au 31 décembre 2011
36 Bd de Clichy
75018 Paris – Metro Pigalle
Du jeudi au samedi à 19h
Au piano : Jérémy Journiaux ; à la guitare-basse électro-acoustique : Dominique Mabille
Réservation : 0146061017
www.theatrededixheures.fr