Tout juste 10 jours après la toute première représentation du spectacle, nous nous sommes rendus au Palais des Congrès pour découvrir La Légende du Roi Arthur. Ce nouveau spectacle musical est le dernier né de l’équipe créative de 1789, les Amants de la Bastille (avec Dove Attia à la production et Guiliano Peparini à la mise en scène) que nous avions su apprécier à sa juste valeur. Notre avis est en revanche ici plus mitigé.
Un départ sur de bonnes bases
Les ingrédients étaient tous réunis pour nous offrir du grand spectacle. Un thème médieval et une romance légendaire, des instrumentaux grandioses dignes de films de fantasy, une salle bien remplie…oui, il y avait de quoi se réjouir à voir ce spectacle, quoiqu’en disent les détracteurs de Dove Attia et consorts.
C’est connu : nous pouvons être très durs avec les "spectacles musicaux à la française" qui oublient de servir au public un vrai fil narratif et qui ne peuvent s’empêcher d’enchaîner les tubes de variétés déconnectés de l’histoire et surtout des personnages. Après plusieurs années de grand désespoir, nous avions fini par trouver la lumière et l’espoir avec 1789, les Amants de la Bastille grâce à une mise en scène assez hallucinante, une attention à l’histoire plus approfondie et des tableaux mémorables dont on se souvient aujourd’hui encore. A ce titre, La Légende du Roi Arthur reprend ce qui a plutôt bien fonctionné sur 1789, les Amants de la Bastille tout en cherchant à innover et à faire évoluer les codes du genre.
L’ouverture avec Merlin l’Enchanteur (David Alexis, qui nous impressionne toujours autant par sa qualité d’élocution !) en est la parfaite illustration. Ce croisement entre scène de film, de théâtre et de spectacle de magie ne ressemble pas à ce que nous avons pu voir ailleurs. C’est tout autant le cas des multiples utilisations d’écrans, de projections d’images sur les décors et jeux de lumières qui nous ont étonnés et emerveillés plus d’une fois, comme la scène de supplications du peuple de Camelot.
Côté jeu d’artistes, nous avons été agréablement surpris par Florent Mothe. Il a su parfaitement véhiculer ses émotions, en particulier le sentiment de déchirement de son personnage Arthur au moment de choisir entre amour et justice avec son interprétation du titre "Auprès d’un autre".
Il faut dire que le livret, pour une fois, laisse un peu plus de temps aux artistes pour développer leurs personnages. L’équilibre entre temps joué et temps chanté est ici plus évident (à l’inverse, souvenez-vous de Robin des Bois, avec 2 mots prononcés pour 10 chansons !). A notre grande surprise, cela a même laissé la place à un très joli moment a cappella entre Camille Lou (Guenièvre) et Charlie Boisseau (Lancelot) entrecoupé de passages joués, alternance qu’on a davantage l’habitude de voir dans des comédies musicales de Broadway et du West End que dans les spectacles musicaux du Palais des Congrès ou Palais des Sports.
Il a manqué "quelque chose de magique"
>> En vidéo : la bande-annonce du spectacle "La légende du Roi Arthur"
La Légende du Roi Arthur, de Dove Attia et François Chouquet
2 Place de la Porte Maillot
75 017 Paris