Drôle, surprenante et délirante à souhait, La Sublime Revanche est une fable musicale déjantée servie par 8 "show-girls" qui nous entraîne dans une reconstitution digne des grands cabarets parisiens. Bref, un spectacle comme on les aime et qu’on vous conseille vivement de découvrir au Vingtième Théâtre, à l’affiche du 2 novembre au 22 janvier 2012.
Un fait divers au service de l’art et du music-hall
D’emblée, le décor est planté et le spectacteur se retrouve propulsé au sein du music-hall "Le Soupirail", dont on nous explique qu’il fut en 1973 le lieu d’expression d’un groupe de jeunes femmes licenciées de leurs cabarets respectifs (après avoir tenté de créer un syndicat) et qui décidèrent d’y monter leur propre revue. Elles furent récompensées en faisant salle comble à Paris pendant des mois.
La Sublime Revanche est la reconstitution de ce cabaret parisien dont on ne saura jamais s’il a véritablement existé. C’est d’ailleurs de ça dont le spectacle tire sa force : le fait divers d’origine était-il réel ou n’est-ce qu’un prétexte pour nous servir strass et paillettes ? Au final, la réponse importe peu puisqu’on se laisse entièrement happer par le spectacle : c’est déjanté, fou, parfois invraisemblable, et on se surprend à se demander si c’est la reconstitution qui est mauvaise et fait rire malgré elle ou si c’est le spectacle d’origine qui était mauvais…dans le bon sens du terme.
Des artistes au diapason
Malgré un démarrage quelque peu hasardeux (un ou deux numéros de cabaret de moyenne facture), La Sublime Revanche propose des numéros plein d’énergie qui ne sont pas sans rappeler ceux de Bob Fosse (Chicago ; Cabaret ; Sweet Charity) ou, dans un registre différent, du Muppet Show. L’humour, au second degré, est omniprésent et joyeusement communiqué par les huit artistes comédiennes/chanteuses/danseuses. Attention néanmoins pour les allergiques à l’anglais car une à deux scènes reposeront allégremment sur votre compréhension [NDLR : certes basique] de la langue anglaise.
La participation des spectacteurs est encouragée, voire carrément sollicitée (on n’en dira pas davantage) et la qualité de la mise en scène est à souligner, au même titre que celle des décors et des costumes, de toute beauté. En ce qui concerne la partition, elle est plutôt réussie : on retrouve le style propre aux spectacles des grands cabarets, le tout sur bande son (comme dans les vrais).
Au final, on rit beaucoup, on est emerveillé et touché par cet ensemble de femmes qui, par la force de leurs convictions et ambitions, parviennent à nous faire passer une excellente soirée dans leur univers musical et artistique et dont on n’arrivera décidément pas à démêler le vrai du faux.
La Sublime Revanche, de Camille Germser
Vingtième Théâtre
7 rue des Plâtrières, 75020 Paris (métro Menilmontant)
Du 2 novembre 2011 au 22 janvier 2012
Du mercredi au samedi à 21h30, le dimanche à 17h30
Reservations au théâtre et dans les points de vente habituels
Conception, musique et mise en scène : Camille Germser ; Lumières : Sébastien Dumas ; Son : Michaël Selam ; Costumes : Armindo Faustino et Marie-Frédérique Fillion ; Maquillage et perruques : Zaza Da Fonseca ; Parrures et plumes : La Boulangerie ; Construction : Caroline Oriot, Julien Pilon et Ludivine Defranoux.
Avec : Ana Benito, Elodie Colin, Sahra Daugreilh, Barbara Galtier, Raphaële Germser, Laure Giappiconi, Rafaèle Huou, Julie Morel, Roger Germser et la voix de Simone Hérault