Critique : "Le Cabriolet" à la Comédie Bastille

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Critique : "Le Cabriolet" à la Comédie BastilleHervé Devolder revient sur le devant de la scène avec un nouveau spectacle, Le Cabriolet. Après les aventures de collègues de bureau autour d’un ticket de loterie (Chance) ou une interprétation très particulière d’un passage de l’Ancien Testament (Babel), le compositeur nous propose cette fois-ci une bluette aux accents d’Italie.

Thierry et Florence, couple de quadras en crise, font leur valises et sautent dans leur décapotable. Ils entament alors un périple vers l’Italie, sur les traces de leur voyage de noce, dans l’espoir de redonner une chance à leur histoire d’amour sur le déclin. Entre mensonges et romance, les quiproquos s’enchaînent. Le mariage de nos tourtereaux sur le retour y survivra-t-il ?

Si le style Devolder est immédiatement reconnaissable, nous ne boudons pas non plus notre plaisir à découvrir cette intrigue. Bien que simple et sans rebondissement majeur, celle-ci nous prend par la main sur les routes ensoleillées d’une Italie rêvée. Sans réinventer le style, cette pièce de boulevard chantée se laisse agréablement regarder et écouter. Un bémol sur le chant de Camille Saféris qui incarne un mari gentil, quoiqu’un peu volage. Lui donnant la réplique d’une voix chantée plus assurée, Juliette Galoisy développe un personnage plus nuancé, tour à tour espiègle et attendrissante. Malgré ces limitations vocales qui nous empêchent donc de voir Le Cabriolet comme une opérette, le ton et la forme s’en approche habilement.

Au volant d’une demi-voiture (élément de décor automatisé un peu encombrant et distrayant), les deux interprètes explorent, avec cynisme et humour, les méandres d’une relation complexe, quasi polyamoureuse. Bien sûr, ces situations donnent lieu à des numéros chantés croustillants plus ou moins convenus empruntant très largement aux champs lexicaux du sexe et des plaisirs italiens. Certaines rimes acides sont particulièrement bien senties et ne manquent pas de faire réagir. Au piano, Alain Bernard ponctue la pièce de quelques interventions sonores des plus farfelues qui fonctionnent à merveille.

Malgré ces quelques réserves, Le Cabriolet reste un divertissement de bonne facture. S’adressant sans doute davantage aux amateurs de boulevard que de musicals, le dernier spectacle en date d’Hervé Devolder ravira à coup sûr les inconditionnels de ce compositeur à succès.


Le Cabriolet, de Camille Saféris et Hervé Devolder

A la Comédie Bastille
5 rue Nicolas Appert, 75011 Paris

Depuis le 13 septembre

De 12 à 27 €

Musique : Hervé Devolder, Paroles : Camille Saféris

Mise en scène : Hervé Devolder

Avec : Camille Saféris, Juliette Galoisy, Hugo Renard ou Alain Bernard en alternance au piano

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