La seconde guerre mondiale est une période de l’histoire qui a beaucoup inspiré les auteurs de comédie musicales. On ne compte plus le nombre de spectacles ayant pour thèmes ces six années meurtrières. Mais peu se sont intéressés à ce qui c’est passé une fois la guerre fini. C’est là le concept de L’Envol 1946.
Paris, 1946 : la ville est libérée. Dans les bars, les maisons closes et les cabarets la vie bat son plein. DIx-sept destins s’y croisent, tous avec la volonté d’oublier le passé et de tourner vers l’avenir.
Cette pièce musical créée et mise en scène par Juliette Moltes est à l’affiche du théâtre Marsoulan depuis le début du mois d’août.
On est surpris à première vue de voir dans une production de cette taille un nombre aussi important de comédiens : ils sont 17 au total ! Tous défendend remarquablement bien leurs rôles, et on retient particulièrement l’incroyable performance de Sarah Perahim.
On regrettera néanmoins, au vu de la qualité des interprètes, qu’il n’y ait pas d’avantage de numéros musicaux dans le spectacle [NDLR : dont l’ambition n’est cependant pas d’être une comédie musicale mais de mêler danse, chant et théâtre]. C’est d’autant plus regrettable que pour certains de ces numéros, les artistes chantent sur les versions originales des chansons. Les numéros présentés, tels que les deux strip-teases très sensuels de Carole Sauret et de Maja Unrug, ainsi que le numéro de music-hall loufoque des garçons qui n’est pas sans rappeller Le Cabaret des Hommes Perdus, sont cependant de qualités et insufflent un peu de légèreté à une histoire qui peut sembler pesante.
On remarquera la très bonne qualité des costumes et des éclairages, assez rare pour une petite production. La mise en scène de Juliette Moltes est quant à elle simple mais très efficace et les quelques éléments de décors utilisés nous plongent dans les différents lieux de l’histoire, que ce soit un cabaret, un petit bistrot de quartier ou une maison close. Les puristes pourront trouver le language employé un peu trop moderne, mais c’est la preuve que cette histoire est intemporelle : l’action pourrait très bien se dérouelr de nos jours.
Un petit spectacle ambitieux et intelligent au propos fort, mais qui ne verse jamais dans le mélo, servi par une troupe de jeunes comédiens très prometteurs qui méritent d’être vus.
Crédit photos : Lambert R. photographe Paris
L’Envol 1946, de Juliette Moltes
Jusqu’au 29 octobre 2012
Au Théâtre Marsoulan
20 rue Marsoulan, 75012 Paris
De 14 à 20 €
Mise en scène et écriture : Juliette Moltes
Avec : Steven Barbillon, Iliès Bella, Vanya Bétron, Manon Brunet Echevest, Amandine Carpentier, Siriane Cottenceau, Clément Filluzeau, Charlotte Noiry, Sarah Perahim, Franck Perfumo, Justine Rémy, Sophie Richez, Carole Sauret, Maja Unrug, Samuel Valensi et Céline Vigne