Bonjour, je me présente, Professeur Benoît, je suis médecin Psychiatre, expert en maladies mentales. Ma hiérarchie m’a confiée une mission top secrète : observer le comportement des Divas de l’Obscur, 13 actrices de cinéma qui n’ont joué qu’un seul rôle important dans leur carrière et qui confondent leur personnage et la réalité. Elles sont enfermées dans un hôpital psychiatrique, situé dans la cour d’honneur de l’Hôtel Gouthière à Paris et sont visibles tous les soirs à 22 heures. La seule information en ma possession était le nom de mon contact : Stéphan Druet, metteur en scène (Se dice De mi; Amor Amor… à Buenos Aires). Voici mon diagnostic.
Parterre en damier noir et blanc, haute façade blanche avec une dizaine de fenêtres… nous sommes dans la cour d’un hôpital psychiatrique où sont internées 13 actrices de cinéma présentant des troubles schizophréniques avancés. Les amateurs de contes pour enfants, particulièrement ceux adaptés en dessins-animés, n’auront aucun mal à reconnaitre chaque personnage, interprété par l’actrice et donc objet de confusion.
De plus ces divas chantent pour illustrer leur propos. Ainsi, on retrouve des morceaux inattendus dans un spectacle musical, ce qui créé une agréable surprise, tant l’éventail du répertoire est large. Chaque chanson illustre un pan de la (double) personnalité de l’actrice qui l’interprète et conserve, ou pas, son texte original… On reconnaitra parmi tant d’autres les chansons de Lynda Lemay, Georges Brassens, Peggy Lee, Michel Legrand, ou encore Barbara.
L’originalité réside aussi dans la mise en scène. On ne s’ennuie pas une seule seconde. La mise en scène, comme toutes celles de Stéphan Druet, est plus que dynamique. Les treize fenêtres de la façade sont en fait les fenêtres des chambres de chaque patiente. Levez les yeux : il se passe toujours quelque chose à l’une d’entre elles. Les chansons rythment le spectacle mais surtout l’humour est au rendez-vous. En effet, force est de constater que les troubles de ces divas sont hilarants. Même si dans le cadre de ma mission, je me devais de conserver une attitude professionnelle, il m’était impossible réprimer un seul éclat de rire.
Parmi les patientes, on peut reconnaître Sebastiàn Galeota, bien connu de mon service puisque déjà étudié dans Amor Amor… à Buenos-Aires, qui prouve ici qu’il n’est pas l’actrice – enfin l’acteur – d’un seul rôle, puisque "sa diva" (vous comprendrez que pour des raisons de secret médical, je ne peux vous dévoiler son nom) est à l’opposé de son précédent rôle dans le spectacle sus-cité. On peut saluer aussi l’ensemble des patientes, dont une grande partie sont issues du conservatoire du Xème arrondissement, pour leur performance scénique. On y croit vraiment (peut-être un peu trop dans mon cas?)
Alors oui, les puristes pourront peut-être reprocher aux actrices de ne pas chanter aussi bien qu’elles jouent mais qu’importe, on rit de bon cœur, on fredonne, on applaudit… Bref, on est au théâtre, et on ne boude pas notre plaisir !
Mes chers confères, je vous invite à vous rendre à l’Hôtel Gouthière pour y voir Les Divas de l’Obscur : vous pourrez ainsi compléter mon diagnostic dans les commentaires, ci-dessous. Dépêchez-vous, l’hôpital ferme le 11 août, et n’oubliez pas de prendre un vêtement chaud et un imperméable en cas de pluie, car l’observation des Divas se fait à la belle étoile.
Les Divas de l’Obscur, de Lucas Darkain et Stéphan Druet
Jusqu’au 11 août 2011
Hôtel Gouthière Paris
6, rue Pierre-Bullet
75010 Paris
Mise en scène : Stéphan Druet, assisté de Virginie Lavallée ; Auteur : Lucas Darkain ; Costumes : Claudio Soro, assisté de Martina Moscariello ; Lumières : Cesko ; Création maquillages et perruques : Magalie Roux.
Avec : Zakia Abasse, François Briault, Anne Cosmao, Geneviève de Kermabon, Emma Fallet, Cécilia Filippi, Sebastiàn Galeota, Nanou Garcia, Laura Lago,Virginie Lavallée, Tiago Do Nascimento, Caroline Roëlands, Anne Seiller, Sarah Zoghlami.
Billets disponibles ici : http://www.nuitsdete.fr/Les-Divas-de-l-Obscur#resa