Les Chevaliers de la Table Ronde font la nouba à Camelot, la Dame du Lac s’ennuie ferme, Dieu a l’accent africain et les vaches volent : c’est le retour de Spamalot à Bobino, depuis le 27 septembre et pour 100 représentations.
Trois ans après le triomphe des 60 représentations jouées à guichets fermés au Comedia, la comédie musicale librement inspirée du film Sacré Graal des Monthy Python fait son retour tant attendu. On y retrouve PEF, alias Pierre-François Martin-Laval, ex-Robin des Bois et nouvelle tête du spectacle musical, et toute sa troupe délirante. Fort du succès de la création de Spamalot, suivi de celui d’Airnadette, la Comédie Musiculte (dont il est également metteur en scène) en 2011, il revient remettre la Table Ronde au carré pour notre plus grand plaisir.
Narrant les aventures d’Arthur et de ses chevaliers à la recherche du Graal, la comédie musicale suit fidèlement les scènes cultes du film ; les aficionados des Monthy Python retrouveront pour leur plus grand bonheur celles du Chevalier Noir, de l’insulteur français, de l’hirondelle, du lapin tueur ou encore des chevaliers qui disent « Ni ». Légèrement remis au goût du jour, le spectacle s’appuie désormais aussi sur l’actualité, avec des références aux comédies musicales plus récentes et à la culture française.
La pièce aujourd’hui culte, a été présentée pour la première fois par Eric Idle (de la troupe des Monthy Python) et John Du Prez en 2005 à Broadway, et couronnée de succès avec plus de dix nominations aux Tony Awards. L’adapter en français relevait d’un sacré défi… Et il faut bien avouer que PEF s’en sort avec brio ! Trouvant le mot juste pour faire rire en musique, à la fois metteur en scène et rôle principal, il apporte à la pièce la touche de folie qui fait la différence et ce, même si le chant n’est pas son talent premier.
Avec une distribution éclectique, mêlant des comédiens de télévision et de théâtre (Arnaud Ducret et Philippe Vieux, vus dans Caméra Café), et des personnalités confirmées du spectacle musical (Andy Cocq et Gaëlle Pinheiro), Spamalot réussit à ravir sur tous les plans : humour, chant et chorégraphie. Seul petit bémol, on a perdu en route l’orchestre qui jouait live au Comédia ; on a gagné au passage Raphaël Sanchez, directeur musical (Le Roi Lion, Avenue Q) qui prend entièrement part à l’univers sonore de la pièce (quitte à se prendre des coups).
L’humour déjanté est définitivement au coeur de ce spectacle, parfois au risque de perdre un peu le fil en matière d’histoire. Peu importe, la comédie menée par cette troupe ne lasse pas et les 2h30 de spectacle (avec entracte) passent dans un grand éclat de rire. Des costumes aux décors, de l’enthousiasme communicatif des comédiens à la joie de revoir ces scènes cultes de Sacré Graal passées à la moulinette de l’humour français, c’est un concentré d’humour potache et délirant que nous offre PEF avec Spamalot. Mention spéciale à Andy Cocq, hilarant dans le rôle d’un prince gay qui adore les rideaux, et à Gaelle Pinheiro, en Dame du Lac aux vocalises folles, menant cette bande de fous qui cherchent une coupe.
Fans des Monthy Python, fans des Robin des Bois, le musical à la française drôle est arrivé ! On reste admiratif du défi relevé et gagné haut la main par ce spectacle : la comédie musicale peut être drôle et de qualité.