Après avoir triomphé sur cette même scène en 2007, la tournée du 50ème anniversaire de West Side Story pose de nouveau ses bagages au Théâtre du Châtelet jusqu’à la fin de l’année. Une belle occasion pour le public parisien de découvrir ou redécouvrir cette œuvre culte du répertoire.
Une œuvre incontournable
Si les grandes comédies musicales anglo-saxonnes ne sont pas particulièrement connues en France, il y en a bien une que le public français apprécie fortement : West Side Story. Programmée pour la quatrième fois sur une scène de la capitale depuis 1991 (dont trois fois au Théâtre du Châtelet), le succès de cette œuvre mythique ne se dément pas, au point qu’à l’heure où nous publions ces lignes il ne reste que très de places en vente sur l’ensemble des représentations.
La version proposée actuellement au Théâtre du Châtelet est la même que celle présentée sur cette même scène il y a cinq ans. Il s’agit de la reprise de la tournée du 50ème anniversaire de l’œuvre qui remettait à l’honneur les chorégraphies originales de Jerome Robbins.
Qui dit tournée, dit décors allégé. Ici pas de scénographie grandiose, mais un enchevêtrement d’escaliers amovibles, un mur de grillage, un écran sur lequel des images de New York sont projetées et quelques accessoires représentants le bar dans lequel Tony travaille, la boutique de mariage ou encore la chambre de Maria. Mais cela suffit amplement à nous plonger dans l’action et nous laisser envoûter par cette histoire universelle.
Car, il faut bien le dire, cette production est une réussite. Le succès est en parti dû aux chorégraphies de Jerome Robbins magnifiquement interprétées par des danseurs survoltés. Les scènes d’ensemble telles que »Cool » ou le célèbre Mambo du premier acte font partie des moments forts du spectacle ; sans parler du ballet onirique de »Somewhere » dans lequel les protagonistes rêvent d’un endroit où il pourraient s’aimer sans crainte, loin de la haine qui les entoure. Un instant poignant et hors du temps.
Une distribution excellente
Ce soir-là, les rôles de Tony et Maria étaient tenus par Christopher Behmke et Jasmina Sakr (qui jouent en alternance avec Liam Tobin et Elena Sancho-Pereg), deux excellents chanteurs maîtrisant parfaitement la partition assez complexe – il faut le dire – de Leonard Bernstein, tout en rendant leurs personnage très attachants sans tomber dans la niaiserie.
Le rôle d’Anita, habituellement interprété par Yanira Marin, était tenu ce soir-là par sa doublure Naomi Walley. Au vu des applaudissements que les membres de la troupe lui ont réservé au moment des saluts, c’était certainement sa première fois dans ce rôle. Elle campait une Anita magistrale, débordante d’assurance et de piquant au début pour finir le spectacle complètement détruite. Une magnifique prestation digne d’une titulaire.
Les membres de l’ensemble ne sont pas en reste et forment un groupe très homogène tout en parvenant à se démarquer. À la création du spectacle, Jerome Robbins avait la volonté que chaque membre du »chorus » ait un rôle à part entière, au point de demander à chaque danseur d’inventer une vie à son personnage. 55 ans plus tard cela fonctionne toujours.
Un public conquis
Le passage de cette tournée au Châtelet est donc une occasion parfaite pour découvrir cette œuvre mythique du répertoire, considérée par certains spécialistes comme »la comédie musicale absolue ». Et quel bonheur de pouvoir entendre la partition de Bernstein interprétée par un si bon orchestre ! Le public, quant à lui, est visiblement conquis.
West Side Story
Du 26 octobre 2012 au 1er janvier 2013 au Théâtre du Châtelet
Supervision musicale et direction : Donald Chan ; Chef d’orchestre (en alternance) : Ben van Tienen ; Mise en scène et chorégraphie remontées par : Joey McKneely ; Décors : Paul Gallis ; Costumes : Renate Schmitzer ; Lumières : Peter Halbsgut ; Son : Rick Clarke.
Avec : Christopher Behmke et Liam Tobin (Tony), Jasmina Sakr et Elena Sancho-Pereg (Maria), Yanira Marin (Anita), Andy Jones (Riff), Pepe Munoz (Bernardo), Joe Gioco (Doc), Joe Wojda (Shrank), Mel Shrawder (Krupke), James Michael Reilly (Glad Hand)
The Jets : Rhett Aren Gutter, Brandon Hudson, Michael Bullard, Fred P. Odgaard, Ryan Fitzgerald, Drew Nellessen, Nicholas Sipes, Ryan Ghysels, Tenealle Ferragher, Addie Tomlinson, Courtney Ortiz, Sarah Blodgett, Melanie A. Wildman, Christie Partelow
The Sarks : Nikko Kimzin, Christian Elan Ortiz, Caleb Teicher, Michael Juan Bishop, Charles South, Jerimy Luis Rivera, Armando Reinaldo Yearwood Jr, Maria Victoria Failla, NaTonia Monét, Natalie Williams, Kara Anne Duncan, Emma Sofia Pfaeffle, Naomi C. Walley
Musique: Leonard Bernstein
Paroles: Stephen Sondheim
Livret: Arthur Laurents
Mise en scène et chorégraphie originales: Jerome Robbins
Spectacle présenté en version anglaise sur-titrée
Crédit photos: Site officiel de la production