Le phénomène Wicked est arrivé en ville ! Cette superproduction de Broadway gâte les Québécois de sa présence pour les semaines à venir, les plongeant dans l’univers d’Oz avant l’arrivée de Dorothy où des sorcières en herbe luttent pour la destinée de leur contrée magique.
Ambiance électrique jeudi soir à la Place des Arts, alors qu’avait lieu la première médiatique de cette comédie musicale que les Montréalais attendaient de pied ferme. Dans une salle Wilfrid-Pelletier remplie à craquer, les quelque 2 900 spectateurs ont vibré du début à la fin de la pièce, entre rires et séquences d’émotions. Leurs applaudissements chaleureux aux moments-clés du spectacle et surtout lors du final où ils se sont tous levés spontanément, étaient la meilleure façon de remercier les interprètes de Wicked qui se sont donnés à fond tout au long de leur performance. Une énergie exceptionnelle décuplée par rapport aux salles plus intimistes du West End et de Broadway où ce spectacle joue habituellement et qui s’est répandue à travers la salle dès les premières notes jouées.
un succès populaire
Cet engouement pour Wicked auquel les Québécois ont à leur tour succombé ne date pas d’hier et ne s’applique pas qu’aux adolescents comme on pourrait le croire. D’ailleurs, ils n’étaient pas majoritaires jeudi soir ; des spectateurs de tous âges s’étant déplacés pour l’occasion. Des versions karaoké qui reprennent le plus célèbre tube du spectacle « Defying Gravity » à la version de la série américaine Glee, le phénomène Wicked ne se limite pas sur scène, car sa musique mémorable et son histoire dépassent le cadre du spectacle.
Des thèmes en résonance avec l'actualité
En suivant les déboires des deux sorcières aux personnalités et physiques opposés, on s’aperçoit en effet très vite que les thèmes abordés ne pourraient être plus ancrés dans notre réalité. Née avec une peau verte, Elphaba est victime d’intimidation à l’université qu’elle fréquente tandis que sa camarade de classe Glinda représente bien l’archétype de la jeune femme belle et populaire. Leur amitié improbable, mais surtout la personnalité forte d’Elphaba, conduiront cette dernière à surmonter les préjugés et à défier le monde qui l’entoure pour s’affirmer telle qu’elle est et mettre ses pouvoirs au service des valeurs auxquelles elle croit.
Un duo ensorcelant
Lors de la tournée nord-américaine, c’est Christine Dwyer (Rent) qui a l’honneur de camper ce personnage attachant qu’a d’abord rendu célèbre Idina Menzel sur les planches de Broadway en 2003. Elle donne vie à une Elphaba passionnée qui prend confiance en ses moyens plus le spectacle avance et qui passe d’étudiante à sorcière confirmée. Elle s’illustre spécialement dans le numéro attendu par tous les fans de Wicked, la pièce « Defying Gravity » où elle s’envole au-dessus de la cité d’Émeraude, enfin prête à affronter tous ses adversaires et nous faisant cadeau de sa voix puissante dans ce morceau qui fait frissonner à coup sûr.
Dans le rôle de la superficielle Glinda, Jeanna De Wall (Carrie) est tout aussi métamorphosée en son personnage avec tous les détails agaçants et répliques amusantes qui lui sont caractéristiques. Non seulement la jeune interprète réussit formidablement à se glisser dans la peau de l’ambitieuse blonde imbue d’elle-même, mais sa voix est également un régal pour les oreilles.
Partageant la scène dans de nombreux numéros, les deux jeunes femmes se complètent et forment un duo ensorcelant, particulièrement lorsqu’elles unissent leurs voix pour interpréter le fameux « Defying Gravity », alors que leur destin s’apprête à emprunter des chemins différents, ou « For Good » juste avant le final. Cette harmonie est aussi à l’image du spectacle en lui-même, qui après une première partie plutôt légère et humoristique nous transporte dans un second acte beaucoup plus dramatique.
La magie de Wicked s’empare en outre de la scène avec des décors impressionnants aux tons de vert, un dragon prêt à s’enflammer à tout moment et des mécanismes d’horloges en mouvement, mais aussi des costumes flamboyants, des effets visuels saisissants et des chorégraphies audacieuses comme celles avec les singes ailés.
Une loterie de billets à 25 $
Présentée jusqu’au 26 août, Wicked est un émerveillement dont les Québécois auraient tort de se priver surtout que la production offre avant chaque représentation une loterie de billets à seulement 25 $ ! Pour y participer, vous n’avez qu’à vous présenter à la billetterie de la Place des Arts deux heures et demie avant le spectacle, remplir le bulletin de participation et le déposer dans le baril du tirage. Les noms des quelques chanceux seront annoncés 30 minutes plus tard. Prenez également note que vous devez vous munir d’une pièce d’identité valide avec photo afin de pouvoir participer, qu’il y a une limite de deux billets par personne gagnante et que seul l’argent comptant sera accepté.