Une douzaine de comédiens sont assis face au public en rang d’oignons sur la largeur de la scène. Manuscrit en main, ils nous lisent une version condensée du spectacle et donnent à entendre les meilleurs morceaux musicaux d’Au Pays des Flamants Roses. Avec un titre pareil, on s’attend à une aimable comédie musicale déjantée. C’est bien ce que la «lecture » nous a confirmé, mercredi dernier.
En aurait-on douté que les rires saluant chaque réplique nous auraient immédiatement rappelés à l’ordre.
Un argument assez pauvre et d’une finesse douteuse
Mais peut-on résumer ce spectacle à une grosse partie de rigolade ? L’argument ? Pas d’une finesse inouïe. Il s’agit d’une grossière, pour ne pas dire douteuse, satyre de Cendrillon. Un roi impuissant, débauché, entouré de courtisans pourris (c’est un pléonasme) s’efforce de se choisir une reine parmi les dernières vierges du royaume.
Evidemment il n’y a pas foule…. Trois prétendantes se manifestent et, bien sûr, tous les coups fourrés sont permis. Une pseudo scène de copulation entre le frère dégénéré du roi et l’une des prétendantes donne un pénible sentiment de déjà-vu-cent-fois. Beaucoup de ahanements, soupirs, glapissements, assaisonnés de trémoussements frénétiques. On a presque pitié des comédiens qui doivent jouer cette scène.
Quelques numéros de chant réjouissants
A part cela, un spectacle très enlevé, de la bonne musique, de jolis airs, quelques répliques vraiment drôles. Des voix bien travaillées. Les filles, surtout. Deux jeunes « prétendantes » qui incarnent des bécasses de première. Isabelle Tanakil, joue gaillardement une fausse comtesse, aussi vicieuse qu’intéressée.
Une mention spéciale pour le frère du roi qui se tire très bien de son personnage ridicule et interprète avec talent une très jolie mélodie. Le roi, joué par Laurent Ban (Zorro), semble moins bien servi. Son personnage est plutôt passif. Il semble épuisé par sa vie de débauche et vit dans l’attente de celle qui réussira à se faire épouser. La fin est plutôt morale puisque c’est sa cuisinière, la seule qui éprouve un réel sentiment pour lui, qui finit par remporter la course.