Lors de la dernière journée des découvertes Diva 2009, le Théâtre du Petit Saint-Martin s’est transformé en Hôtel des Roches Noires, lieu hanté par des personnages pour le moins particuliers…C’est indéniablement à un spectacle drôle, touchant et empreint d’émotions auquel nous avons eu le privilège d’assister ce weekend. Une réussite !
C’est un véritable petit bijou que nous a présenté Diva lors de la dernière journée des lectures découvertes organisées depuis le 2 juin dernier. Hôtel des Roches Noires est un spectacle à la fois drôle, poétique et touchant servi par une troupe d’artistes brillants et des chansons entraînantes.
L’Hôtel des Roches Noires est un lieu d’hébergement sur la côte, abandonné par la clientèle qui lui préfère les palaces situés aux alentours. Délaissé, le bâtiment est occupé par des fantômes, tels qu’un Lord écrivain qui se prend pour Shakespeare (Olivier Ruidavet, impressionnant par son charisme et son humour), Caroline, une jeune fille qui ne parvient pas à se remémorer ses souvenirs (interprétée de manière sincère et profonde par la pétillante Rachel Pignot) ou encore William, une jeune groom qui a été élevé en ces lieux (le très talentueux Emmanuel Curtil).
Tous les trois passent leurs temps à rire et à jouer, dans l’espoir qu’un jour, quelqu’un vienne rénover l’hôtel et l’ouvrir à nouveau, afin qu’ils puissent être témoins de jolies histoires d’amours et ainsi se permettre de rêver. Ils croient voir leur souhait exaucé lorsqu’un trapéziste, Jules (joué avec finesse par le bouleversant Alexandre Bonstein), s’introduit dans leur monde avec un cœur encore battant. Seulement, lui ne rêve que de rejoindre la mort pour retrouver sa bien-aimée et partenaire de trapèze (interprétée avec justesse et fragilité par Françoise Cadol) qui a perdu la vie lors d’un de leurs numéros. De là commence un combat entre la vie et la mort : les fantômes voient en Jules un espoir pour la survie de l’hôtel et entreprennent donc de tout faire pour le persuader de continuer à vivre…
Lors de cette lecture, Hôtel des Roches Noires était narré par Carole Massana, accompagnée au piano par Stéphane Corbin et mis en scène par Christophe Luthringer. Les chansons, très nombreuses, étaient particulièrement entraînantes et toujours placées au fil de l’histoire avec intelligence. Certains airs sont d’ailleurs repris à différents moments du spectacle, comme par exemple la chanson des petits fours qui est revenue comme un leitmotiv au long de la soirée.
L’entrée fracassante d’un nouveau fantôme, la grande Lala, apporte la touche supplémentaire d’humour et de rythme qui manque peut-être un peu à la première partie du spectacle. L’interprétation drôle et énergique d’Ariane Pirie (toujours aussi extraordinaire !) introduit de nouvelles interactions entre les personnages et donne une nouvelle dimension à cet Hôtel des Roches Noires qui nous charme et nous passionne.
Certaines séquences ont entièrement subjugué le public : citons par exemple le moment où Jules se remémore la chute de sa bien-aimée lors du numéro de trapèze ou encore la sublime scène sur l’entre-deux temps. Malgré l’absence de décors et de costumes due au fait que nous assistions à une lecture, Hôtel des Roches Noires a dépassé toutes nos espérances : nous avons ri, nous avons pleuré et nous avons été touchés par tant de poésie, d’humour et d’intensité.
L’intrigue paraît parfois inutilement compliquée mais, peu importe, nous aimons et nous remercions de tout notre cœur toutes les personnes qui ont participé activement à l’élaboration de ce projet. Merci de nous avoir procuré autant de bonheur lors de cette soirée et, nous l’espérons, à très bientôt pour la version finale du spectacle.
Crédit photos : Sophie Dussaussoy
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