On vous le répète depuis quelque temps : le Châtelet crée l’événement cette saison en présentant pour la première fois sur une scène française une œuvre de Sondheim.
Pour être à la hauteur du buzz que produit le spectacle actuellement, le théâtre et Alain Perroux ont choisi d’accueillir le public afin de présenter A Little Night music au cours d’une conférence riche d’enseignements.
Une ouverture qui donne le ton
C’est à travers l’ouverture improbable de ce musical qu’Alain Perroux a fait débuter sa conférence.
En effet, A Little Night Music ne présente pas son ouverture sous forme d’un pot-pourri des thèmes musicaux du spectacle comme c’est souvent le cas, mais fait tout d’abord entendre des vocalises. Petit à petit, la cacophonie devient audible et s’harmonise. Durant ses trente premières secondes, le thème du spectacle est ainsi donné : plusieurs personnages vont devoir inventer une nouvelle manière de vivre ensemble.
Du film à la comédie musicale
Le film d’Ingmar Bergman Sourires d’une nuit d’été, dont est issu A Little Night music, a rythmé la soirée. Alain Perroux s’est amusé à comparer la version cinématographique et l’œuvre de Sondheim tout en faisant remarquer que les deux étaient finalement assez proches. Cette comparaison l’a amené à évoquer l’intégration des chansons dans l’intrigue du film. Chansons d’actions et monologues intérieurs sont au programme. Nous aurons aussi le droit à un mélange de musiques hétérogènes dans un cadre musical homogène. Autant d’utilisations qui ont été illustrées par l’original Broadway cast de 1973.
Une comédie musicale en trois temps
Dès l’ouverture le rythme ternaire fait son apparition. Chaque extrait que nous avons pu apprécier était marqué par les traits de la valse. À travers le parcours et les rencontres de Sondheim, Alain Perroux à amené l’auditoire à comprendre comment cette œuvre se rapproche plus des valses viennoises que de la comédie musicale Américaine.
A Little Night Music fais également référence à de grandes œuvres classiques. D’abord par son titre ("Petite Musique de Nuit" est le titre d’un opéra de Mozart), ensuite par son thème, et par l’utilisation de la musique. Les plus attentifs d’entre vous pourront reconnaître le rythme du Boléro de Ravel dans la soirée.
Nous avons néanmoins regretté le caractère universitaire de cette conférence, et l’absence de discussion avec l’auditoire.
"Comédie musicale ou opéra on est face à un chef d’œuvre" tels ont été les mots d’Allain Perroux pour conclure la soirée. On ne peut qu’espérer que la première mise en scène française d’un musical de Sondheim sera à la hauteur de ce chef d’œuvre.