Nous avions découvert Alexis Mahi en nain schyzophrène hilarant dans Blanche-Neige et moi (déjà mis en scène par Nicolas Guilleminot). Nous le retrouvons en jeune homme bipolaire dans un registre plus dramatique, un rôle donc aux antipodes du premier. Il ne nous en a pas fallu plus pour attiser notre curiosité sur celui qui incarne Max dans Les instants volés au Vingtième Théâtre jusqu’au 6 mars.
Musical Avenue : Comment es-tu arrivé sur le projet ?
Alexis Mahi : Nicolas Guilleminot, le metteur en scène, m’a appelé une semaine avant de commencer les répétitions. J’ai passé une audition trois ou quatre jours après… et le surlendemain, c’était parti. On m’avait prévenu qu’il n’y aurait pas le temps de se poser de questions, que ça irait vite… Ce qui n’est pas plus mal d’ailleurs. Ca donne une dynamique de travail qui n’est pas forcément déplaisante.
M.A. Tu as été contacté suite au désistement de Joseph-Emmanuel Biscardi qui devait interpréter le rôle à la base… (ndlr, jouant actuellement les prolongations dans Le voyage extraordinaire de Jules Verne au théâtre Mogador)
A.M. Je ne sais pas exactement quand se sont désistés les uns et les autres, mais ils (ndlr, la production) ont ouvert les auditions pour tous les rôles. Quand ils m’ont contacté, ils avaient déjà trouvé les trois autres rôles. Ils avaient surtout du mal à trouver quelqu’un qui correspondait à leur attente pour le rôle de Max. C’est comme ça qu’on m’a présenté les choses. Je sais que c’était un peu une relance d’audition. Il y avait 4 ou 5 personnes qui sont passées… ceux qui n’avaient pas forcément le profil au départ et qui avaient été mis de coté. Ils ont fait passer quelques autres têtes assez éloignées du standard physique que la production avait en tête au départ… Y compris, moi !
M.A. Tu as commencé le théâtre à l’âge de 11 ans, tu es passé ensuite par le cours Florent. Et pour le chant, es-tu autodidacte ?
A.M. Non, j’ai pris des cours de chant – et j’en prends toujours d’ailleurs – avec Sonia Alvarez (Les Funambules), il y a 4 ans suite à un projet où j’ai rencontré une chanteuse. On était parti pour monter un spectacle en duo qui n’a finalement pas abouti. J’ai rencontré Sonia qui était sa prof de chant et qui est devenu la mienne.
M.A. Tu as commencé le chant tard, par rapport au théâtre…
A.M. Oui. Ca m‘est tombé dessus un peu comme ça. L’envie devait-être là depuis longtemps… aussi bien de chanter que de danser. Même si la danse est la discipline que j’ai commencée le plus tard et sur laquelle, il reste encore pas mal de travail à faire (rires) ! En voyant beaucoup de comédies musicales sur Paris, ça m’a vraiment donné envie de m’y risquer.
M.A. Est-ce aussi une prise de conscience que dans ce métier, on vous demande de plus en plus d’avoir plusieurs cordes à son arc ?
A.M. C’est toujours mieux, oui. Même apprendre à jouer un instrument est toujours un plus (pas forcément dans cette pièce-là). Plus on a de qualités de ce genre-là et plus ça resserre l’étau aux castings et plus on a de chances de plus être très nombreux à se battre. L’année dernière, j’ai commencé à apprendre la guitare. Depuis la rentrée, je ne suis plus aussi assidu mais il va falloir que je m’y remette.
M.A. Est-ce que tu arriveras à trouver le temps tout en jouant Les instants volés ?
A.M. Pour l’instant, la seule autre activité que j’ai en dehors des répétitions, c’est : dormir… et bosser aussi (rires) ! Mais dès qu’on aura commencé à jouer, je retrouverai une vie et j’aurai d’autres activités à côté.
M.A. As-tu des points en commun avec ton personnage, Max ?
A.M. Je n’espère pas trop, vu comment il est atteint… (sourire)… Je dirais, la sensibilité. La tendance à être facilement ému.
M.A. Le fait que tu aies les cheveux très courts rajoute au personnage un coté très écorché vif…
A.M. On ne me l’a pas proposé mais je pense que c’est aussi pour me durcir un peu. Sinon j’ai une tête un peu trop gentille, angélique… On a tenté ça. On avait pensé aussi à des balafres mais on n’est pas allé jusque-là. De toute façon, je m’en fais tout seul pendant les répétitions donc pas besoin d’en faire de fausses…
M.A. Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi dans ce rôle ?
A.M. La partie physique. Au début, j’étais vraiment très libre, mais la date approchant, on travaille vraiment dans le détail, dans la minutie. En plus, c’est un personnage qui se prend pour un danseur mais qui ne l’est pas. Donc tout va bien puisque je ne suis pas danseur. Mais c’est une partie technique qu’il faut que j’acquière très vite pour me sentir suffisamment en confiance, pour amener cette ais
ance-là. C’est une partie assez épuisante. Ces dernières semaines ont été assez dures physiquement. Moi qui suis du genre à cogiter la nuit, là, je n’ai pas de problèmes à dormir. Ca a du bon.
ance-là. C’est une partie assez épuisante. Ces dernières semaines ont été assez dures physiquement. Moi qui suis du genre à cogiter la nuit, là, je n’ai pas de problèmes à dormir. Ca a du bon.
M.A. Enfin, quel est ton moment préféré dans le spectacle ?
A.M. C’est une chanson qui s’appelle "Donner naissance à l’univers".
M.A. Pourquoi ?
A.M. Parce que c’est léger ! Et que ça me change (rires) !!! J’aime déjà beaucoup la musique, j’aime ce que j’ai à y chanter et j’aime ce que ça raconte. Je crois que c’est le passage qui me touche le plus, alors que ce n’est vraiment pas une chanson triste. Ce n’est pas une ballade. Au contraire c’est très lumineux. Je crois que c’est pour ça que c’est mon moment préféré !
Photo de corps d’article : Julien Vachon pour Musical Avenue
Les Instants volés, de Cyrille Garit et Stève Perrin
Du 21 janvier au 6 mars 2016, du jeudi au samedi à 21h30, dimanche à 17h30
Au Vingtième Théâtre
7 rue des Plâtrières
75020 Paris
Metteur en scène : Nicolas Guilleminot, Directeur Musical : Christophe Houssin, Chorégraphes : Stéphanie Chatton, Loïc Facquet, Pianiste : Jibril Caratini Sotto
Avec : Stefanie Robert, Alexis Mahi, Lucie Riedinger, Julien Baptist
Réservations dans les points de vente habituels et sur le site du Vingtième Théâtre