Campagne d’affichage massive, présence dans les médias (comme par exemple dans l’émission « Tous au Lido » pour le Sidaction, la semaine dernière)… Les choses bougent et s’accélèrent pour Timéo, la circomédie musicale qui sera à l’affiche du Casino de Paris à partir 16 septembre prochain. Bien qu’il navigue dans le paysage de la comédie musicale depuis quelques temps, nous n’avions jamais eu l’occasion de rencontrer Jérémy Charvet… Chose faite, donc ! Rencontre avec un passionné qui nous fait partager son parcours et ses projets sans détours.
Musical Avenue : Quel rôle joues-tu dans Timéo ?
Jérémy Charvet : J’interprète le chef des BMX. C’est le méchant du spectacle. Je vais être sur la route de Timéo chaque fois qu’il va vouloir avancer dans le cirque. À partir du moment où il va vouloir y entrer, je vais être là pour le taquiner, pour l’embêter. Je vais être un peu le coté « dark » du spectacle avec Dhalia qui est jouée par Véronick Sévère. Je ne m’attendais pas à ça. J’avais fait Le soldat rose qui était loin de cette image. Et même quand j’ai fait The Voice, l’image qui en est sortie, c’est que j’étais « un gentil »… Je devais faire un autre spectacle mais quand j’ai lu le livret de Timéo, je n’ai pas hésité. C’est un petit rôle mais c’est une partition que je n’ai jamais encore jouée. Ce côté méchant ne me correspond pas dans la vie de tous les jours mais je m’y retrouve dans le plaisir de jouer.
M.A. Justement, cela t’affecte t-il d’avoir une image très lisse ?
J.C. Plus qu’une image lisse, j’ai une image de jeune premier. J’ai fait le soldat dans Le soldat rose, Mostel dans Un violon sur le toit. C’est un gentil petit tailleur. J’ai tenu le rôle d’Yvan dans la lecture d’Anastasia. On me cantonne dans ces rôles par rapport au fait que je sois ténor, par rapport à mon physique aussi. Je fais plus jeune. C’est donc à moi de saisir cette opportunité qu’on me donne et de travailler quelque chose de nouveau dans un domaine différent.
M.A. Parle nous du coté physique du rôle.
J.C. Ah oui, parlons-en ! (Rires). Il y a six mois, je ne faisais pas de roller. Au casting, je leur avais dit que j’en faisais… Mais, j’en fais une fois tous les quatre ans, le dimanche avec mes potes ! Mais je m’en sentais capable… Sauf quand ils m’ont mis sur les rampes. Là, je leur ai dit : « Heu, c’est pas vrai ! ». Ils l’ont vu d’ailleurs, j’avais les jambes qui tremblaient ! Je n’avais pas menti, j’avais juste joué sur les mots (rires) ! Maintenant, j’ai un coach. Je leur ai dit « Je vais y arriver. Je vais bosser et je vais atteindre le niveau que vous attendez pour le personnage ». C’est très physique. J’ai trois cours par semaine. Ça demande tellement d’énergie ! Je ne m’attendais pas à ça. Après, je vais me coucher !
M.A. Vas-tu mettre ta carrière solo entre parenthèses le temps de Timéo ?
J.C. Pas du tout. J’ai été un peu déçu de partir si tôt de The Voice. Je suis parti aux Battles. Après, il y a eu un plébiscite. J’ai participé à la tournée The Voice Family. Là, ils vont faire un reportage sur moi, car je fais partie de ceux qui ont eu beaucoup d’actualité après leur sortie. J’ai fait la première partie de Kendji Girac devant plus de 30 000 personnes. J’ai sorti un titre sur internet qui s’appelle « Si Dieu était une femme » et qui est le coup de coeur de France Bleu, mais aussi diffusé sur France Inter et au Canada. Je ne peux pas arrêter ma carrière car là parallèlement aux répétitions, je vais chanter pour les comités Miss France. Je continue à faire des plateaux de The Voice et je prépare mon album qui sortira après Timéo. C’est complémentaire. Il y a quatre ans lorsque je suis monté à Paris, c’était pour faire mes titres… Et même si depuis, j’ai fait autre chose, la finalité est là et je m’en approche vraiment.
M.A. J’ai particulièrement aimé ton clip de la reprise de « La Javanaise » que tu as « clippé » sur le net.
J.C. Merci. Ca me touche particulièrement. J’en ai eu l’idée juste après The Voice car je n’avais pas pu montrer tout ce que j’avais sur le coeur et qui j’étais musicalement. Ainsi quand j’ai repris « La javanaise », je voulais juste célébrer l’amour sous toutes ses formes. j’ai donc fait appel à Michael Cassandre. On a écrit l’histoire et on l’a traduite en danse. C’était suite à une rupture que j’ai voulu faire ce clip. Tant qu’on a de l’amour dans nos vies, peut-importe la forme, il faut le célébrer. De plus, pour les chansons de mon futur album, j’aimerais toutes les tourner en clips. « La javanaise » était aussi une essai. On est dans une ère où l’image a une place hyper importante. Nous sommes dans une société de consommation rapide où les gens ont besoin de toujours plus. Cela permet d’apporter un univers, une image, quelque chose de différent. Que ce soient Mylène Farmer – qui écrit aussi ses clips – , Stromae ou encore Christine and the Queen, tous les trois on créé un univers. C’est beaucoup de travail mais je trouve ça chouette.
Jérémy Charvet sur le tournage du clip de Timéo
M.A. Quelles sont tes influences musicales en matière de spectacles musicaux ?
J.C. Pour être franc, quand je suis monté à Paris, il y a quatre ans, je n’étais pas du tout dans l’optique d’intégrer une comédie musicale. J’ai été repéré par Bruno Berberes à l’âge de 18 ans qui m’a fait passer les castings de Mozart l’opéra rock. J’étais face à Mikelangelo Loconte. C’est d’ailleurs drôle qu’on se retrouve aujourd’hui. J’ai ensuite passé les castings pour le rôle de l’ange dans Dracula. Quand j’ai fait Le soldat rose, je n’avais pas vraiment de culture de comédie musicale. Depuis, je suis souvent allé à New York et j’y retourne la semaine prochaine. je vais aller voir Un violon sur le toit, Kinky Boots que j’ai déjà vu. Je voudrais voir Aladdin parce qu’il parait que c’est « ouf », Matilda… Après Le soldat rose, je suis parti six mois à New York. J’ai pu rencontrer un bon nombre de « cast » et de productions. Je me suis rendu compte aussi que ce n’était pas ce que j’avais au fond de moi. Je veux par dessus tout être auteur-compositeur-interprète. Le cinéma m’intéresse aussi. J’ai notamment tourné un épisode de Scènes de ménage et j’ai eu un second rôle dans un long métrage, Catherine, sorti au mois de décembre. Ça c’est mon truc. Je ne peux pas prétendre avoir une culture de comédie musicale. C’est un milieu tellement riche !
M.A. Tu te formes donc « sur le tas »…
J.C. Oui, j’ai commencé la comédie quand je suis arrivé à Paris, il y a quatre ans. Après Shirley et Dino m’ont beaucoup aidé. J’ai ensuite pris des cours et bossé comme un « ouf ».
M.A. À quoi ressemble ton emploi du temps en ce moment ?
J.C. Pour moi, cela fait six mois que les répétitions sont enclenchées. Je ne peux pas tout révéler mais chaque rôle a sa particularité. Pour tous les numéros qui sont mis en place, chacun a un prof et une spécificité. On se réunit une fois par mois pendant deux ou trois jours pour mettre en place des numéros et voir où on en est de la technique qu’on a acquise. Mes journées types : je prends des cours de théâtre à côté. Je tourne également pour des séries TV. Je fais aussi des sessions de création pour mon album. Enfin, je prends également des cours de chant. J’ai appris aux Etats-Unis qu’il fallait régulièrement repousser ses limites et sans cesse apprendre, aller puiser de nouvelles choses. Même si j’arrête pendant quelques mois de prendre des cours de chant, j’aime bien recommencer avec un autre prof avec une nouvelle technique pour explorer le chant avec une nouvelle technique.
M.A. Tu a donc plusieurs professeurs de chant ?
J.C. Oui, j’en ai trois. Sarah Sanders me fait voyager entre les styles. En ce moment avec elle, je travaille Jesus Christ Super Star. J’ai aussi Nathalie Dupuy et Géraldine Allouche. Avec l’une, je travaille beaucoup la technique. L’autre me connait depuis huit ans. Elle connait mes émotions, les thèmes que je veux défendre. Mon album abordera des thèmes particuliers que personne n’a osé reprendre dans un album. Ces thèmes font partie de moi. Donc je ne peux pas faire autrement, sinon ce serait mentir. C’est aussi pour ça que je veux défendre ce spectacle. Il parle de choses que personne n’a osé exploiter jusqu’à maintenant. Ils ont eu le culot de le faire et je suis fier d’en faire partie.
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Photos : Julien Vachon pour Musical Avenue
Timéo, la circomédie musicale
De Jean-Jacques Thibaud et Julien Vallespi
À partir du 16 septembre 2016
Au Casino de Paris
16 rue de Clichy,
16 rue de Clichy,
75009 Paris
Mise en scène : Alex Goude ; Chorégraphies : Johann Nus ; Création Costumes : Christophe Fossard ; Création Coiffure : Jérome Blanco-Martin
Avec : Jérémy Charvet, Mikelangelo Loconte, Benjamin Meytraud, Mathias Raumel, Djamel Mehanane, Simon Heulle, Véronick Sévère, Florence Peyrard, Anako Gaudin, Joris Conquet, Adrian Conquet, Sébastien Lavalette, James Noah, Ophélie Crispin, Sylvain Rigault, Salomé Hadjadj, Tiago Eusebio, Marvin Martin, Corentin Crestia, Samy Djail, Romain Hudry