C’est le jour J pour Love Circus qui investit ce soir les Folies Bergère pour la seconde année consécutive. Marie Facundo et Simon Heulle ne sont pas vraiment des nouvelles recrues dans l’univers du metteur en scène Stéphane Jarny (elle avait joué dans Salut les Copains tandis que lui se produisait déjà dans Love Circus en tant que circassien). Dépassant le simple-jeu des "questions-réponses", ils se sont livrés pour nous à un véritable échange sur le spectacle et leur métier d’artiste. Ils forment le nouveau couple du spectacle pour une trentaine de représentations jusqu’au 12 juin.
Musical Avenue : Marie, tu reprends le personnage de Violette, l’une des 3 soeurs, pourquoi n’étais-tu pas à la création ?
Marie Facundo : Parce que j’étais sur une pièce de théâtre, Le placard avec Élie Semoun. J’avais envie de sortir un peu des Folies Bergère. On m’a proposé de bosser avec Francis Veber (l’auteur et metteur en scène). Parfois, c’est bien de partir pour mieux revenir, de s’enrichir d’autres metteurs en scène… Et puis aussi de pouvoir voir ses copains sur scène, c’est bien (rires) !
M.A. Que retires-tu de cette experience ?
M.F. J’ai adoré. Pour une fois, je pouvais me concentrer sur une seule chose. J’avais un petit rôle mais j’ai beaucoup appris en regardant les autres comédiens. Le premier jour des répétitions, Francis Veber m’a dit : "Non, il ne faut pas jouer comme ça parce que ça fait téléfilm !". J’ai appris pleins de choses avec lui. J’ai adoré la vie de tournée.
M.A. Simon, tu as eu une promotion. De circassien, acrobate, tu passes chanteur ? Pourquoi ? Comment ?
Simon Heulle : Parce que Golan (Yosef, interprétant à l’origine ce rôle, ndlr) est sur Cats. Je crois que c’est grace à Nathalie Dupuy qui est coach vocal de Love Circus. J’ai suivi une formation avec elle parce qu’elle m’avait entendu chanter comme un cinglé dans les loges de Love Circus. Elle m’a dit : "tu ne te débrouilles pas trop mal. Viens travailler avec nous". Donc j’ai pris un an de cours avec elle. À coté de ça, je prenais des cours de chant depuis plus longtemps. Au moment où Golan a dit qu’il ne serait pas là, Nathalie a parlé à Stéphane (Jarny, le metteur en scène, ndlr). Stéphane a décidé que ce serait beaucoup plus pratique que ce soit moi qui reprenne le rôle, puisque je connaissais déjà le spectacle.
M.A. Je crois savoir aussi que Vincent Heden t’a beaucoup aidé à chanter.
S.H. Oui, c’est vrai. Il m’a surtout donné envie de chanter.
M.A. Entre Stephane Jarny, Alexandre Faitrouni, Lola Ces, vous vous retrouvez un peu en famille ?
M.F. On rentre à la maison. C’est toujours plus agréable de jouer avec des gens qu’on aime.
M.A. Quelles sont les chansons que vous allez chanter ? Les connaissiez-vous toutes ?
M.F. Qui ne connaît pas "Kiss" de Prince ?
S.H. Je chante "Un homme heureux" de William Sheller.
M.F. Je chante "Somewhere" de West Side Story et "La vie en rose".
S.H. J’ai beaucoup écouté William Sheller, notamment l’album En solitaire d’où est extraite cette chanson, donc je suis assez fier de la chanter.
M.A. Plus fier que de chanter "Zou bisoubisou" ?
S.H. J’adore "Zoubisoubisou" ! Je crois que je vais bien rigoler. J’ai hâte de mettre le tutu !
M.F. J’ai hâte de te voir en tutu !
M.A. Marie, tu as intégré la série Nos chers voisins sur TF1. Est-ce que ça a joué sur ta célébrité ? Te reconnaît-on plus souvent dans la rue ?
M.F. Je ne crois pas. Le nouveau couple ne passe pas non plus énormément. C’est la politique de la production lorsqu’il y a un nouveau couple. De plus, entre temps, je me suis coupée les cheveux. On reprend les tournages bientôt. La célébrité n’est pas spécialement ce que j’attendais de cette série. J’étais super contente de tourner. Le personnage me plait beaucoup.
S.H. Ce sont eux qui t’ont demandé de te couper les cheveux ?
M.F. Non, c’est moi qui ai fait cette folie.
M.A. Simon, tu seras l’année prochaine sur Timéo, la circomédie musicale…
S.H. Oui, c’est Alex Goude qui met en scène et c’est le présentateur de l’émission Incroyable Talent. Je l’ai connu quand j’ai participé à cette émission en 2013. Il avait déjà ce projet en tête et m’en avait parlé. Il m’avait dit de m’entraîner à chanter et de revenir au moment des sélections.
M.A. Marie, tu multiplies les experiences ! TV, comédie musicale, théâtre… On ne va pas te demander de choisir mais si tu devais trouver un avantage et un inconvénient à chacun…
M.F. Effectivement c’est tellement différent que je ne peux pas choisir. L’avantage avec le théâtre et les comédies musicales, c’est qu’on a le temps d’installer les choses, de chercher. On établit une véritable relation avec la troupe. L’inconvénient des comédies musicales, c’est que c’est extrèmement fatiguant. Comme on chante, on doit avoir une hygiène de vie. On ne doit pas se coucher tard. Il faut manger correctement, dormir.
J’aime bien les tournages car c’est instantané. On tourne, c’est terminé. On ne revient pas dessus. Des fois, on regrette. On aimerait bien pouvoir refaire. Tant pis ! Moi, j’aime bien aussi ce format là. L’inconvénient des tournages, c’est qu’en général, il faut se lever super tôt… Et je ne suis pas une lêve-tôt.
M.A. Es-tu contente de prouver que les ar
tistes de comédie musicales sont des acteurs complets ? On a tendance à les étiqueter "comédie musicale" et à ne pas les prendre ailleurs.
tistes de comédie musicales sont des acteurs complets ? On a tendance à les étiqueter "comédie musicale" et à ne pas les prendre ailleurs.
M.F. Je n’ai jamais eu de plan de carrière. Je vais là où on veut bien de moi et où j’ai envie d’aller. Je ne suis pas là pour prouver. J’ai juste envie de faire ce qui me plait. C’est vrai qu’en France, c’est très cloisonné. Aux États-Unis, on peut faire une comédie musicale et en même temps avoir le premier rôle dans un film. Je pense aussi qu’il y a une capacité de travail et une rigueur qu’il commence à y avoir en France. Il faut dire la vérité : jusqu’à présent, il y avait des gens qui étaient très bons en chant et pas très bons en comédie où l’inverse. Je pense qu’aujourd’hui les artistes ont envie de s’ouvrir. Moi, en tout cas, j’ai envie d’être bonne dans tous les domaines et je travaille beaucoup pour ça. Quand je fais Les Coquettes, je chante, je joue, on écrit… Prouver aux autres, non. Prouver à soi-même qu’on peut le faire : oui ! Ça c’est intéressant. J’ai quand même envie de dire qu’il est temps d’enlever ces cloisons. Un artiste est un artiste, point !
S.H. Pour ma part, je ne me rends pas encore compte de tout ça. C’est tout nouveau pour moi. J’ai eu de la chance de tomber sur Stéphane Jarny qui ne s’est pas du tout arrêté sur l’idée que je n’étais qu’acrobate et que je ne savais pas faire autre chose. Il a accepté dès le départ. Il a tout de suite vu que c’était possible et pourtant, il ne me connaît pas vraiment en tant que chanteur ou comédien puisque je n’avais pas de texte avant.
M.F. Et puis en plus, toi tu as bossé !
S.H. Oui, c’est vrai. Je suis un bosseur. Dans le cirque, on apprend à payer de notre temps, à ne pas compter les heures, à ne pas compter la douleur, la fatigue. Et donc, je sais travailler et j’aime bien ça… (se retrournant vers Marie) C’est vraiment compliqué de changer les mentalités ?
M.F. Non. En tous cas, je ne sais pas s’il faut être polyvalent. Mais si un artiste veut l’être, alors il faut qu’il s’en donne les moyens. Chanter, jouer, ça s’apprend. Des gens pensent que c’est inné. C’est faux ! Par exemple au théâtre, il y a de l’inné mais il y a aussi de la technique. Avoir une bonne nature ne suffit pas. Sinon, c’est brouillon. Je pense que prendre des cours ou travailler avec plusieurs metteurs en scène, c’est important.
M.A. Marie, tu parlais des Coquettes, tu peux nous en dire un mot ?
M.F. Après avoir travaillé avec Stéphane, avec Veber, avec Agnès Boury, Lola comme moi, nous sommes nourris de ces gens-là et avions envie de monter notre spectacle. Eux nous ont donné les armes et nous les remercions pour cela. On se sentait prêtes. On avait envie d’écrire et de diriger notre propre spectacle. Cela ne nous empêche pas de travailler en ce moment avec Alex Lutz qui fait notre regard exterieur. C’est important. Même quand on fait les choses seul, il faut être entouré.
M.A. Pour interpréter quel rôle seriez vous prets à vendre votre âme au diable ?
S.H. Pas facile de répondre ! Je crois que je ne vendrais jamais mon âme au diable.
M.F. Moi non plus ! Pendant longtemps, j’ai rêvé d’être Catherine Zeta-Jones dans Chicago mais j’ai bien compris que ce n’était pas moi. Sinon, j’ai joué un rôle que j’ai adoré : Penny dans Hairspray. J’ai aimé ce rôle.
S.H. Pour l’apprentissage de ce rôle, pour aller vers ce que je ne sais pas faire du tout. Quelque chose à l’opposé de moi… Adolf Hitler !
M.F. Mais c’est super intéressant ! Jouer les méchants, c’est génial !
S.H. Je crois que ça m’apporterait beaucoup de devoir jouer ce rôle.
M.F. Il y a un rôle que j’adore au théâtre. C’est le personnage de Nora dans Une maison de poupée (de Henrik Ibsen, ndlr). C’est un personnage qu’on prend comme une poupée, puis elle devient femme. C’est aussi une très belle pièce.
M.F. Il y a un rôle que j’adore au théâtre. C’est le personnage de Nora dans Une maison de poupée (de Henrik Ibsen, ndlr). C’est un personnage qu’on prend comme une poupée, puis elle devient femme. C’est aussi une très belle pièce.
Photos : Stefan Mucchielli
Love Circus d’Agnès Boury et Stéphane Laporte
A partir du 21 avril 2016 a
ux Folies Bergère
32 rue Richer
75009 Paris
Réservation dans les points de ventes habituels
Mise en scène et directeur artistique : Stéphane Jarny ; Assistante à la mise en scène : Patricia Delon ; Chorégraphe : Emilie Capel ; Directeur de casting : Bruno Berbérès ; Stylisme et création costumes : Vanessa Coquet et Cécilia Sebaoun ; Création Décors : Stéphanie Jarre ; Arrangements musicaux : Fred Pallem ; Coach vocal : Nathalie Dupuy
Avec Vincent Heden, Lola Ces, Aurore Delplace, Fanny Fourquez, Alexandre Faitrouni, Simon Heulle, Flo Malley et Marie Facundo