Artiste polyvalente, Stefanie Robert est autant sur scène que dans les équipes créatives. Assistante à la mise en scène sur Gutenberg et Blanche-Neige et moi, elle n’en est pas moins interprète sur ce dernier, Jonas et de nombreux concerts. Faisons donc connaissance avec l’interprète de Lula, l’héroïne des Instants Volés, actuellement à l’affiche du Vingtième théâtre.
Musical Avenue : Tu es chanteuse de formation ?
Stefanie Robert : J’ai fait une formation de comédie musicale : chant, danse, théâtre à l’américaine mais effectivement, de nature, je suis chanteuse. Depuis toute petite, je chante.
M.A. Plus tard, tu as été formée à New-York à la technique de jeu Meisner. Peux tu nous en parler ? Est-ce que tu t’en sers dans Les instants volés ?
S.R. Complètement. J’étais à New-York, il y a deux ans et complètement par hasard, je découvre un cours d’acting qui utilise la technique Meisner qui est complètement méconnue en France. J’ai alors découvert une vraie technique de jeu. Je continue à la pratiquer avec d’autres comédiens à Paris et je m’en sers sur le plateau. Tout est basé sur l’attention à ton partenaire et à ce qui se passe sur scène. C’est un outil vraiment précis, hyper aiguisé et ça change tout dans ton travail.
M.A. As-tu des points communs avec Lula ?
S.R. Oui, j’en ai plein. Déjà dans le caractère, elle a quelque chose de très fermé, dans la méfiance. Elle n’accorde pas facilement sa confiance. C’est un peu un chat blessé, toujours un peu en train d’épier ce qui se passe. C’est ensuite quelqu’un de très émotif. Ses émotions montent très vite.
M.A. Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour toi dans ce spectacle ?
S.R. (elle réfléchit) … D’avoir tout fait dans le désordre ! C’était dû à des problèmes de planning et d’urgence de montage…. Dérouler le parcours des personnages tout au long du spectacle, alors qu’on a travaillé les scènes dans le désordre m’a paru difficile. Cela fait très peu de temps qu’on commence à faire des liens et à essayer d’équilibrer tout ça… (ndlr, entretien réalisé deux semaines avant la première représentation)
M.A. Comment apprivoises-tu la partition que tu as à chanter ?
S.R. C’est très curieux car pour moi, ce n’est pas une comédie musicale (rires). J’ai mis beaucoup de temps à me rendre compte que c’en est une. Je l’ai vraiment abordé comme une pièce avec tous ses enjeux très forts et tout ce que ça demande. C’est vraiment un sujet qui est hyper intéressant à défendre. Pour moi toutes les chansons étaient tellement intégrées dans les enjeux que je ne m’en préoccupais pas. Je n’ai vraiment pas l’impression de chanter dans ce spectacle.
M.A. Tu as l’habitude de travailler avec Nicolas Guilleminot, le metteur en scène, notamment en l’assistant à la mise en scène de Gutenberg ou de Blanche-Neige et moi. Est-ce que ça a été difficile cette fois-ci de n’être qu’interprète ? T’es tu retenue d’intervenir à des moments ou tu aurais voulu ?
S.R. Non, je lui fais complètement confiance. Je me suis dit qu’étant partie prenante en tant que comédienne, je ne pouvais pas avoir ce recul là. De plus, je le connais bien et je sais que quand il y a des idées qui bloquent, je me permets d’intervenir. Si j’ai une idée, je vais la donner forcément. Je ne me dis pas que ce n’est pas ma place. Je vais intervenir, si j’ai envie ou besoin. Si je sens qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, je vais faire une proposition.
Les Instants volés, de Cyrille Garit et Stève Perrin
Du 21 janvier au 6 mars 2016, du jeudi au samedi à 21h30, dimanche à 17h30
Au Vingtième Théâtre
7 rue des Plâtrières
75020 Paris
Metteur en scène : Nicolas Guilleminot, Directeur Musical : Christophe Houssin, Chorégraphes : Stéphanie Chatton, Loïc Facquet, Pianiste : Jibril Caratini Sotto
Avec : Stefanie Robert, Alexis Mahi, Lucie Riedinger, Julien Baptist
Réservations dans les points de vente habituels et sur le site du Vingtième Théâtre