Voici venu le cinquième et dernier épisode de notre série consacrée à la découverte de nouveaux spectacles musicaux en cours de création en France. Nous nous intéressons cette semaine à un projet étonnant : Les Gaufrettes.
Les motivations qui poussent à écrire une pièce originale peuvent être variées : rendre hommage, étudier un thème sous un jour inédit, adapter une histoire connue… il y a presque autant de raisons qu’il y a d’auteurs.
Derrière Les Gaufrettes, Hervé Bernard Omnès (Le Projet Laramie) confie volontiers que se cache un désir d’acteur : celui d’écrire pour lui et d’autres comédiens les rôles qu’on ne leur proposerait jamais. En ce qui le concerne, pourquoi n’interpréterait-il pas le rôle de Tina Turner ?
Ce postulat original et pour le moins cocasse l’entraîne alors dans l’écriture, libérée de toute limite, de l’histoire improbable d’un quatuor de chanteurs ringards.
Les Gaufrettes, ce sont eux : quatre garçons pas vraiment dans le vent qui sont prêts à tout pour réussir. Tout, y compris se faire passer pour un girls band afin de participer à un grand concours de chant international réservé à la gent féminine !
De l’aveu même de l’auteur, la pièce s’inspire et fait un clin d’œil aux comédies musicales d’Hollywood et à quelques films cultes comme Victor Victoria ou Certains l’aiment chaud. Comme les deux héros travestis de ce dernier film, les personnages qu’il a imaginés – ni drag queens, ni transsexuels – ne choisissent de se faire passer pour des femmes ni par jeu, ni par désir profond, question de genre ou identité sexuelle, mais parce que cette contrainte s’impose comme le meilleur moyen d’arriver à leurs fins.
À travers ce message d’amour à un certain cinéma, c’est l’envie de partager un message d’espoir avec le public qui prévaut : l’impossible est envisageable, les rêves les plus absurdes peuvent se réaliser… quand on y met tout son cœur.
La musique de la pièce propose de balayer un large répertoire de reprises, depuis les Frères Jacques (boys band avant l’heure) jusqu’à Tina Turner : des chansons que le public connaît et devrait prendre plaisir à entendre interprétées en direct par ces quatre drôles de dames. Parmi les titres choisis, figure notamment un mélange détonnant entre le "Déshabillez-moi" de Juliette Greco et le "Fever" de Peggy Lee.
Écoutez la version démo de "Déshabillez-moi / Fever" interprétée par Alexis Degay et Hervé Bernard Omnès, extrait de la comédie musicale Les Gaufrettes :
Sur les planches, aux côtés de l’auteur qui mettra également en scène et interprètera Johnny, un loser magnifique, on retrouvera François Borand (Les Misérables ; Coups de Foudre) dans le rôle de Stan, enthousiaste artistique, Frédéric Chevaux (Panique à Bord ; Torch Song Trilogy) dans celui de Daniel, râleur pathologique, et Alexis Degay (qui signe les arrangements de la pièce) dans celui de Jacques, rêveur cosmique.
Le quatuor foulera de ses talons hauts la scène du Théâtre Le Temple du 2 mai au 31 août 2013 et vous attendra de pied ferme pour vous prouver que le meilleur girls group du monde est un boys band !
Ainsi s’achève notre série consacrée aux comédies musicales en cours de création en France. N’oubliez pas de lire ou relire les épisodes précédents et rendez-vous dans une semaine pour une nouvelle série, avec un nouveau musical et une nouvelle chanson.
Lire ou relire nos autres articles de la série "Made in France" :
- Épisode 1 : Blanche Neige et la Reine Maléfique
- Épisode 2 : Le Bois de Boris
- Épisode 3 : Les Instants Volés
- Épisode 4 : Monsieur ! Le Musical
- Épisode 5 : Les Gaufrettes