C’est une expérience inédite que nous avons eu la chance de vivre au Théâtre Mogador à l’occasion d’une représentation du Roi Lion. Direction les coulisses, dans la fosse orchestre où chaque soir se joue un autre spectacle avec pour superstars les musiciens !
Après avoir traversé la salle où les spectateurs se pressaient pour s’installer, être passés par les coulisses, après avoir croisé les artistes en costumes et les marionnettes qui s’apprêtent à prendre vie sur scène, nous voilà chaleureusement accueillis par l’ensemble des musiciens.
Trop souvent dans l’ombre, c’est l’occasion aujourd’hui de mettre un joli coup de projecteur amplement mérité sur ces artistes qui donnent vie au spectacle. Chaque soir ils sont en parfaite symbiose avec les interprètes, ils portent le show avec passion et talent pour raconter cette merveilleuse histoire qui fascine petits et grands.
Nous voilà installés derrière l’un des claviers en fond d’orchestre où nous avons ainsi une vision d’ensemble de tous les musiciens au travail. Sur chaque représentation, dix musiciens sont sous la direction du chef d’orchestre, Dominique Trottein. Pour commencer, nous avons un rapide briefing par l’ingénieur du son pour nous expliquer comment fonctionne la « console son » qui permet le mixage des instruments et nous permet de sélectionner ceux sur lesquels nous voulons porter notre attention. Casque sur la tête, nous voilà parés. Tiens voilà Zazou qui fait irruption dans l’orchestre ! Petit rituel de début de spectacle, le comédien David Eguren (Les Producteurs) qui interprète le personnage vient saluer l’orchestre avant de monter sur scène.
Le spectacle démarre bientôt et le regard des musiciens se tourne vers le chef d’orchestre. Ce dernier va devoir veiller tout au long du spectacle à coordonner d’une main de maître le jeu des musiciens et s’assurer du tempo, de la rythmique et des nuances. Il dirige à la fois les musiciens de la fosse, les deux percussionnistes installés sur les balcons aux extrémités de la salle, de même il doit également coordonner les chanteurs et les ensembles sur scène !
Un vrai challenge quand on sait aussi large la palette musicale du spectacle Le Roi Lion, sa richesse et sa diversité !
Chaque instrument ajoute une couleur, une émotion et vient illustrer à sa façon les différentes tableaux du spectacle. Parmi les 10 musiciens de l’orchestre, il y a quatre percussionnistes. C’est la particularité du Roi Lion, les percussions sont l’âme du spectacle. Leurs provenances sont variées et servent, chacune à leur façon, les temps forts de l’histoire. Dans des moments de tension comme dans la scène où Simba se retrouve au milieu des gnous, c’est un instrument appelé le Taiko qui est utilisé et l’atmosphère créée nous fait véritablement trembler les os !
Lors de combats entre les personnages, ce sont par exemple le Junjung (Afrique de l’ouest) ainsi que les congas et bongos qui entrent en jeux (musique cubaine). Ces instruments puissants renforcent l’intensité de l’action qui se joue sous nos yeux. Un autre instrument imposant a attiré notre regard dans l’orchestre, le Marimba, un gigantesque xylophone à résonnances latino-américain, née au Mexique et au Guatemala. Cet instrument demande une grande technicité et dextérité. Il se joue avec quatre baguettes, deux dans chaque main. Et selon les besoins de la musique, il faut choisir les baguettes permettant un son plus rond ou plus aigu.
Et puis il y a également les maracas de formes diverses et variées, nous découvrons le Shekeré (Afrique de l’Ouest, Cuba et au Brésil) ou encore le Caxixi, constitué d’un panier clos en forme de cloche contenant des graines le plus souvent.
A côté de cette large section de percussions, les musiciens utilisent aussi de très nombreux accessoires de bruitage. Tout un art pour recréer des sons et l’atmosphère caractéristique de la savane africaine !
Nous nous sommes également familiarisés avec d’autres instruments très présents dans le spectacle, les instruments à vent et plus précisément les flûtes. Elles sont généralement rares en comédie musicale, matière où nous sommes plutôt habitués à entendre des claviers, saxophones et synthés.
Dans le Roi Lion, on entend donc des flûtes de pan, flûtes traversière, Picolo et Bansurîs (flûtes indonésiennes). Les Bansurîs sont au nombre de 7 ! Ces flûtes sont positionnées de la plus grave à la plus aigue à côté du musicien. Tout cela représente une minutieuse préparation et organisation sans faille, rien n’est laissé au hasard pour anticiper chaque changement d’instrument qui pour la plupart doivent s’exécuter en une fraction de seconde….
Se retrouver ainsi au cœur de l’orchestre et être témoin de toute cette magie invisible depuis la salle est tout simplement fantastique. Une magie cependant parfaitement sous contrôle pour qu’elle puisse opérer chaque soir. Sur chaque poste, le directeur musical engage 3 musiciens pour qu’ils puissent se relayer. C’est une véritable fourmilière qui s’active en coulisse. Et, alors qu’une cinquantaine d’artistes tiennent le spectacle sur scène, c’est plus d’une centaine en coulisse qui nous permettent de nous émerveiller à chaque représentation !
Longue vie à la comédie musicale Le Roi Lion !