En ce week-end électoral, nous allons parler politique ! Mais nous allons le faire en chansons pour détendre un peu l’atmosphère. Et oui, la comédie musicale peut aussi être politique.
Tout le pays est suspendu dans l’attente des élections présidentielles, et il est facile de céder à l’anxiété qui rôde autour de cet événement. Pour tenter de vous changer les idées, tout en restant dans le thème, nous vous proposons une playlist autour de la politique dans les comédies musicales. Car oui, la comédie musicale n’est pas que strass et paillettes et a beaucoup de choses à dire. C’est également une bonne occasion de nous rappeler que tout passe beaucoup mieux en musique.
Le choix de Florian : « The Room Where It Happens », Hamilton
Quand on parle de comédie musicale politique, on pense spontanément à Hamilton. Ce 1776 des temps modernes a non seulement permis au rap et au hip-hop de se faire une place sur les scènes de comédies musicales, mais a aussi rendu l’histoire politique beaucoup plus fun. Au point même qu’on est maintenant surpris.e, en regardant les débats de l’Assemblée Nationale, qu’aucun.e.s député.e.s ne se lancent dans une battle de rap. Ce qui est fort regrettable.
Le choix de Romain : « Election Night », Soft Power
En termes d’élections présidentielles, les États-Unis aiment bien se compliquer la vie. Avec seulement deux partis, on pourrait penser que c’est simple. Erreur. Si vous avez toujours été perdu.e.s avec ces histoires de « grands électeurs », cette chanson didactique de Soft Power est faite pour vous. (Spoiler alert : Hillary Clinton ne remporte pas l’élection à la fin).
Le choix d’Eve-Marie : « Sister Suffragette », Mary Poppins
On parle d’élections et c’est bien beau. Mais n’oublions pas que le droit de vote n’a pas toujours été acquis et qu’il a fallu se battre pour l’obtenir. Cette chanson de Mary Poppins met en lumière les suffragettes qui ont lutté pour que les femmes puissent afin aller aux urnes. Bon après, on ne va pas se mentir, le fait que la seule figure féministe de l’univers Disney est présentée comme une hystérique futile n’est pas très glorieux pour l’image du bon vieux Walt…
Le choix de Nicolas : « Anthem », Chess
Un opéra-rock politique sur la crise des missiles de Cuba évoquée à travers un tournoi d’échecs, tel est dans les grandes lignes l’argument de Chess. Sur le papier l’idée peut paraître bancale, et la réalisation doit sûrement l’être un peu quand on voit que ce spectacle n’a jamais rencontré le succès malgré de nombreuses réécritures. Il n’en reste pas moins une très belle partition composée par Benny et Björn du groupe ABBA. Cette chanson est particulièrement sublime, surtout interprétée par Josh Groban.
Le choix de Philémon : « Me and my Town », Anyone Can Whistle
Le grand et regretté Stephen Sondheim n’était pas le dernier à parler de politique dans ses spectacles. Si, dans ce registre, Assassins vient spontanément en tête, il ne faut pas oublier Anyone Can Whistle, une fable politique qui a fait un flop monumental lors de sa création à Broadway. L’un des personnages principaux est la maire corrompue d’une petite ville imaginaire. L’œuvre a ses défauts, mais ce numéro d’entrée, interprété ici par la divine Donna Murphy, est devenu un classique. (Même si on a du mal à imaginer que Donna Murphy puisse être impopulaire auprès de la populace).
Le choix de Nathalie : « Human Sacrifice », Stephen Ward
C’est une règle tacite au sein de notre équipe : si on parle de Stephen Sondheim, on est obligé.e de parler également d’Andrew Lloyd Webber (c’est comme dans les débats politiques, il faut respecter les temps de paroles). Avec Stephen Ward, le compositeur s’intéresse à l’ostéopathe star des années 1960 qui s’est retrouvé plongé dans un gros scandale politique et a été jugé pour proxénétisme. Une histoire aussi scabreuse est forcément un excellent sujet de comédie musicale !
Le choix de Margot : « A New Argentina », Evita
Stephen Ward n’était pas la première incursion d’Andrew Lloyd Webber dans le monde politique. Comment oublier Evita, cet opéra pop-rock sur Eva Perón, femme du dictateur argentin Juan Perón. Ce spectacle a fait de Patti LuPone une star avant de devenir un film avec Madonna ! (Ce qui a causé un peu de drama, comme toutes histoires impliquant Patti LuPone). Ici, Eva parcourt les routes d’Argentine pour faire la campagne de son mari et soulever les foules à sa place.
Le choix de Chloé : « Interview de Zéro Janvier », Starmania
Oui, en France aussi on a des dictateurs chantants ! Si dans l’imaginaire collectif, Starmania est surtout connu pour ses tubes indémodables, il ne faut pas oublier que cet opéra-rock est avant tout une dystopie satirique avec de nombreux messages politiques (certains ont un peu trop bien vieilli d’ailleurs). Si, hors contexte, on a de la peine en écoutant « Le Blues du Businessman », Zéro Janvier est loin d’être un personnage attachant.
Le choix de Fabrice : « Contre ceux d’en haut », Le Roi Soleil
Mais en France, puisque nous sommes des irréductibles gaulois.es, on préfère parler des peuples opprimés plutôt que des états d’âmes des dirigeant.e.s. Certes, une comédie musicale sur un roi qui a proclamé « L’État, c’est moi », n’est peut-être pas le meilleur exemple pour illustrer ce propos, mais cette chanson d’ouverture donne le ton.
Le choix de Thomas : « La rue nous appartient », 1789, les amants de la Bastille
Les révolutionnaires du Roi Soleil ont marché pour que celles et ceux de 1789 puissent courir. Cette puissante chanson à la tension palpable, qui clôt le premier acte, représente très bien l’esprit de cette belle fresque romantico-historique. Le tout bien sûr agrémenté des voix graves et sensuelles de Rod Janois et Louis Delort.
Le choix de Ségolène : « Let ‘Em Eat Cake », Let ‘Em Eat Cake
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser présager, Let ‘Em Eat Cake n’a rien à voir avec 1789 (ni avec le rusical de RuPaul’s Drag Race All Stars 2). Il s’agit de la suite de la comédie de George et Ira Gershwin, Of Thee I Sing. Cette dernière suivait la campagne d’un candidat à la présidentielle américaine. On retrouve ce même candidat dans cette suite, après qu’il ait perdu sa seconde élection. Il décide donc de former un parti fasciste pour faire tomber le gouvernement en place. Quelle brillante idée…
Le choix de Stephany : « L-I-B-R-E », Les 10 Commandements
Revenons à une note un peu plus joyeuse. N’oublions pas qu’à l’origine nous voulions vous faire sortir quelques instants de ce climat anxiogène. Allons gambader gaiement dans le désert avec les hébreux.ses fraîchement libéré.e.s au son de la voix d’une toute jeune Yaël Naim.
Le choix de la rédaction : « One Day More – of President Trump », Les Misérables (ou presque)
On ne pouvait décemment pas faire une playlist sur les comédies musicales politiques sans évoquer Les Misérables. Mais comme la plupart des chansons sont assez déprimantes, on vous laisse avec cette parodie célébrant le dernier jour de Donald Trump à la Maison Blanche. L’occasion aussi de se rappeler que, même si on ne veut plus le voir dans aucun film musical, James Corden fait quand même des choses biens. (Et il y a Patti LuPone).
Et vous, quelle chanson politique de comédie musicale préférez-vous ?