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Musical Avenue : Pouvez-vous nous décrire Les Souliers rouges en quelques mots et nous présenter vos personnages ?
Guilhem Valayé : Les Souliers rouges, c’est un spectacle musical ou plutôt un conte musical, qui est à la base un conte d’Andersen. L’action se passe à l’Opéra, avec une première danseuse (Loryn Nounay ndlr) qui rêve d’accéder au grade de danseuse étoile, le grand chorégraphe (Guilhem Valayé), et le grand critique musical (Benjamin Siksou).
Benjamin Siksou : Mon personnage est un spécialiste de l’opéra, très érudit sur la question… Et très excité à l’idée que ce grand chorégraphe monte cet opéra maudit que personne n’a osé faire.
G. V. : Il y a à la fois l’histoire des Souliers rouges qui est mise en scène à l’Opéra, et la malédiction de ces souliers qui se retrouve sur le spectacle. C’est une sorte de transfert entre le conte original et l’adaptation musicale, une mise en abîme qu’ont créée Fabrice Aboulker et Marc Lavoine.
Vous parlez du conte d’Andersen. Etiez-vous familier avec cette histoire avant de participer à ce spectacle ? Aviez-vous vu le film Les Chaussons rouges ?
G.V. : Moi je l’ai vu après.
Loryn Nounay : Moi aussi. J’avais tout de même déjà entendu les chansons de l’album de 2016, « Vivre ou ne pas vivre » notamment. Mais en dehors de ça, non.
G. V. : Je me suis plongé dedans après la sélection. Il a fallu rattraper tout le retard sur les contes, sur les choses loupées durant mon enfance. Je n’ai pas été maltraité par Andersen étant petit ! (rires). Ce sont des choses qui sont venues à moi par la suite.
Comment vous êtes-vous retrouvé.e.s sur ce projet ? Quel a été le processus ? Est-ce que vous avez passé des auditions ?
G. V. : Non, en tout cas pas pour ma part. C’est Fabrice Aboulker qui m’a envoyé en mail en me proposant d’aller boire un café pour parler de chansons. Je n’ai pas été pris suite à un examen avec un jury et un numéro inscrit sur le dos ; avant tout, il y avait cette envie de discuter de chansons. Il m’a expliqué qu’il avait envie de rencontrer des gens qui avaient déjà écrit des textes, qui étaient déjà eux-mêmes chansonniers. Cela demandait donc un parcours un peu différent des personnes issues de la comédie musicale. Ça m’obligeait aussi à sortir de ma zone de confort. Mais c’est d’abord l’envie de parler musique qui a fait que l’on est là aujourd’hui.
B. S. : C’est un peu la même chose pour moi. Fabrice Aboulker m’a contacté, je suis venu à son studio et je suis revenu régulièrement pendant un an pour faire des tests. Ça a été un casting sur le long terme. Il composait de nouvelles choses, j’enregistrais, on faisait des essais, autant chez lui que chez moi. Il y avait beaucoup de gens à convaincre du côté de la production. C’est vraiment une très grosse équipe avec beaucoup d’intermédiaires. Donc oui, cela a pris du temps. Loryn, c’est la petite dernière…
L. N. : Ce sont eux qui m’ont contactée également. Et ce qui est drôle, c’est que tous les trois on vient pas du tout du milieu de la comédie musicale, et on n’a pas postulé pour passer ce casting. En ce qui me concerne, ils m’ont vraiment repérée sur les réseaux sociaux et m’ont demandé si j’étais intéressée. J’ai dit oui. Puis je suis venue et ça leur a plu. Ensuite, tout le monde s’est mis d’accord pour me choisir.
Vous dites que vous ne faites pas partie du monde de la comédie musicale. Est ce que jouer dans un spectacle de ce type vous attire ?
L. N. : Honnêtement, je n’y ai pas pensé. C’est mon tout premier projet. Je voulais juste me lancer dans le milieu de la chanson, mais je ne savais pas par quel biais…
G. V. : Je fais de la musique et du rock indé, donc je n’y pensais même pas. J’avais même un a priori négatif sur certains types de comédies musicales que j’avais pu voir au cours des deux dernières décennies. Mais ce qui m’intéressait dans ce projet, c’est que Fabrice avait justement une autre approche. Et puis, cela tombait à un moment où j’avais vraiment envie d’apprendre d’autres choses. Cela me permettait de me décentrer, d’incarner un personnage et pas seulement ma propre personne sur scène, et d’aller chercher d’autres choses musicalement et vocalement. S’il y avait une envie, c’était donc plutôt de faire un spectacle musical avec des gens qui ne viennent pas de ce milieu. C’est un peu comme un réalisateur de film d’auteur qui veut s’attaquer à la comédie, mais en reprenant d’autres codes. On brouille un peu les pistes, et le seul moyen de le faire correctement c’est de mettre l’œuvre en avant. C’est précisément ça qui m’intéressait, et j’ai donc dit « pourquoi pas ! ».
B. S. : Je n’étais pas prédestiné à ça non plus mais cela fait tout de même dix ans que je fais des projets où il y a les deux, car je suis à la fois comédien et musicien. Mais jusque-là, je ne jouais la comédie qu’au cinéma, très peu sur scène. C’est donc assez neuf pour moi. Même si l’on va uniquement chanter, on incarne un personnage, ce qui nécessite une interprétation. De toute façon, la frontière est très mince entre le chant et l’interprétation. Et c’est ça qui est intéressant. Je pense que plus ça va aller, moins on aura l’impression de chanter. C’est vraiment une technique particulière, je pense qu’on va vraiment être dans quelque chose de très joué.
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Le mois dernier est sorti le clip de la chanson « Je sais ». C’était en quelque sorte votre première rencontre avec vos personnages et l’univers du spectacle. Comment cela s’est-il déroulé ?
G. V. : Jouer aux Folies Bergère, à savoir une salle qui est déjà le décor de la pièce, cela aide beaucoup. Se prendre pour le chorégraphe Victor, en costume, dans les couloirs des Folies Bergère, c’est beaucoup plus facile qu’au Palais des Congrès. Il y a tout de suite quelque chose qui se passe ici. Et puis il y a la direction de Jérémy Lippmann ; on s’était déjà rencontré pour parler de nos personnages, et il nous a expliqué dans quel univers il voulait être en terme de conte et de visuel. Il a fait une direction d’acteur comme sur un tournage. Enfin, je suppose. (Se tournant vers Benjamin Siksou) C’est toi qui nous dira si c’est exactement comme ça que ça se passe (rires). En tout cas, pour moi, c’est l’alliance du costume, du décor et de la direction de Jérémie qui m’a permis d’incarner ce personnage-là. C’était un vrai avant-goût de ce que l’on est en train de préparer. Ce qui est bien, c’est que tout se fait en même temps : on est encore en train d’apprendre les chansons, les danseurs travaillent sur la chorégraphie,… Au final, il y aura 50 % de danse et 50 % de chant. Chacun se nourrit de tout. On peut déjà se rendre compte dans le clip que la danse est déjà bien présente, même si on ne voit pas toute la troupe. Peut-être que cela n’étonnera pas quelqu’un qui fait de la comédie musicale depuis toujours, mais personnellement je trouve qu’il y a quelque chose de très excitant là-dedans, une vraie effervescence.
Loryn, tu interprètes le rôle d’une danseuse dans le spectacle. Est-ce que tu vas danser ? Avais-tu déjà fait de la danse avant ?
L. N. : Oui. J’ai aussi la chance de travailler avec Tamara Fernando et Marie-Agnès Gillot, donc c’est un vrai plus. J’ai toujours fait de la danse, mais là c’est un peu plus technique. Mais il n’y aura pas que moi ; c’est surtout toute cette troupe de danseurs qui est formidable.
G. V. : Elle bosse comme une dingue !
Vous êtes les premier.e.s à incarner ces personnages sur scène, mais ils ont déjà été présentés sur l’album par Marc Lavoine, Arthur H et Cœur de Pirate. Avez-vous une liberté d’interprétation par rapport à ce qui a déjà été fait ?
L. N. : Oui, complètement.
G. V. : Oui, il faut absolument avoir cette liberté-là. Non seulement on nous donne cette liberté, mais on nous la demande. Ce n’est pas possible de chercher à copier Arthur H et Marc Lavoine, il faut être fou pour faire ça. Puis, ça n’aurait pas été intéressant. L’idée, c’est de disparaitre pour laisser vraiment la place à Ben, Victor et Isabelle. On a un véritable espace de proposition. On repart d’une œuvre, mais c’est une interprétation. Même Fabrice, le compositeur, a réécrit des choses spécialement pour nous au fur et à mesure, ainsi que de nouveaux morceaux pour l’assemblage du spectacle et pour faire avancer la dramaturgie et le récit. Puis il nous faisait revenir le lendemain pour essayer ce qu’il avait écrit dans la nuit. Il y avait une vraie effervescence.
La première est dans un peu plus de deux mois. Où en êtes-vous dans le processus de création ? Vous avez déjà commencé les répétitions ?
G. V. : Oui, on a déjà eu une première semaine de répétitions avec les danseurs. Vu le timing, tout se met en place en même temps, aussi bien la danse que le chant. C’est intéressant de voir les danseurs interpréter le texte, car ils ont une interprétation vocale et corporelle. Ce n’est pas de la danse derrière et des chanteurs devant ; ce sont vraiment le texte et les chansons qui sont mises en mouvement.
L. N. : Surtout que les danseurs ont aussi un rôle !
G. V. : Oui, ce sont eux qui incarnent la malédiction. Ils sont dans les murs, partout dans ce théâtre. C’est une expression du silence et des non-dits qu’ils incarnent. Ils peuvent vraiment exprimer ce qui se passe dans nos têtes entre deux phrases, c’est assez fou. Donc oui, cela demande d’être sur tous les fronts en même temps depuis deux semaines. Et ça va encore s’accelérer ! Je crois que je vais bientôt dormir en Victor et me lever en Victor (rires).
Sans trop nous en dévoiler, qu’est-ce que vous pourriez dire aux spectateurs pour leur donner envie de voir ce spectacle ?
B. S. : Je pense que l’on est en train de faire quelque chose de vraiment original. À mon avis ça peut être vraiment surprenant comme spectacle, pour les gens qui aiment la comédie musicale comme pour les autres. Bref, on ratisse large (rires).
G. V. : C’est un spectacle fait aussi bien pour les passionnés de danse que de musique. Et dans ce cadre-là, les Folies Bergère qui sont le décor de cette pièce, je pense que c’est assez unique. Qu’on soit sur scène ou pas, on sera toujours dans ce décor-là.
L. N. : Je pense aussi que le but, c’est de faire oublier aux spectateurs qu’ils sont ici et de les faire voyager avec nous, parce qu’on nous raconte aussi un conte. Il faut qu’ils soient plongés dans l’histoire jusqu’à la fin.
B. S. : Il va y avoir une faille spatio-temporelle à partir du moment où ils vont s’asseoir sur leur siège. Cette histoire est très intemporelle. Ça peut se passer aujourd’hui comme il y a deux cents ans.
L. N. : D’ailleurs, même nous on ne dit pas vraiment à quelle époque le spectacle se déroule.C’est un peu un monde parallèle.
B. S. : C’est une histoire qui se passe sur peu de temps. Ces trois personnages sont vraiment à un moment crucial de leur vie, et ils se rencontrent à ce moment-là. Et ça aboutit à une bonne explosion.
Est-ce que vous avez déjà pu avoir un aperçu de l’univers visuel du spectacle ?
G. V. : Le clip a déjà donné une orientation de ce que voulait faire Jérémie. Pour la suite, il faudra nous passer sur le corps pour savoir (rires).
B. S. : Oui, on a vu une maquette qui a été réalisée, tout est à échelle 1/10. Donc on a une idée, mais ça reste une image.
G. V. : En tous cas, ça nous donne envie d’y aller (rires).
Et avez-vous déjà des projets futurs ou parallèles à ce spectacle ?
G. V. : C’est une étape de notre carrière de jouer dans ce spectacle. Oui, bien sûr, il y a des choses en parallèle. Il y a 48 heures, j’étais d’ailleurs sur scène pour défendre mes chansons. L’idée, c’est de ramener toute l’expérience de ce spectacle pour pouvoir ensuite enrichir mon parcours personnel.
B. S. : De mon côté, je suis en train de répéter un spectacle pour Avignon qui s’appelle Songe à la douceur. C’est aussi musical, mais avec vraiment beaucoup de théâtre pour le coup. Et puis, comme mes deux camarades, j’écris aussi des chansons. Et j’ai aussi un film qui va sortir l’année prochaine.
L. N. : Pour ma part, je débute, donc c’est un peu différent. Ce qui est bien, c’est qu’avec ce projet on arrive à toucher à différentes palettes entre le chant, la danse et la comédie. Je suis intéressée par plein de choses. Donc à voir.
Les Souliers Rouges, de Marc Lavoine et Fabrice Aboulker, d’après le conte de d’Hans Christian Andersen
Le 25 janvier 2020
Au Théâtre Luxembourg
4 rue Cornillon – 77100 Meaux
A partir du 31 janvier 2020
Au Folies Bergère
31 rue Richer – 75009 Paris
Mise en scène : Jeremie Lippmann ; Chorégraphies : Marie-Agnès Gillot et Tamara Fernando
Avec : Benjamin Siksou, Guilhem Valayé et Loryn Nounay
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