Que serait une comédie musicale sans toutes ces personnes qui travaillent dans l’ombre ? Un spectacle est une grande équipe comprenant autant les artistes sur scène que tous ceux qui travaillent en coulisses. Musical Avenue a décidé de partir à leur rencontre et d’en apprendre plus sur leur métier. Nous rencontrons aujourd’hui Samantha Hildebrand, régisseuse plateau.
Musical Avenue : Samantha, pourrais-tu te présenter en quelques mots, quel est ton parcours ?
Samantha Hildebrand : J’ai grandi dans une famille qui a un rapport fort avec le monde du spectacle. Mes parents étaient danseurs, mon père créé maintenant des effets spéciaux pour le théâtre et le cinéma. Mon oncle était régisseur technique pour la ville de Nantes, j’allais avec lui quand j’étais petite le regarder gérer le tir des feux d’artifice, j’avais une fascination de le voir faire le décompte : 3, 2, 1 et là les lumières de la ville se coupent, le feu démarre. J’ai fait une licence en médiation culturelle et scientifique à Paris 8 où j’ai découvert tout l’aspect logistique/régie de l’organisation et de la gestion d’un évènement. Je ne trouvais pas vraiment mon compte dans la communication et à l’issue de ces études j’ai suivi une formation de deux ans de régisseur plateau au CFA du CFPTS de Bagnolet (NDLR : Centre National de Formation Professionnelle aux Techniques du Spectacle). J’ai réalisé mon alternance à Disneyland Paris où j’ai pu acquérir les compétences d’exploitation d’un spectacle et développer un réseau. À l’obtention de mon diplôme, je suis devenue intermittente ce qui me permet de travailler sur diverses productions.
Depuis maintenant 10 ans que j’exerce ce métier j’ai pu travailler sur des spectacles comme les Schtroumpfs – le Spectacle Musical ; différents spectacles à Disneyland Paris, Grease – Le Musical au théâtre Mogador, Le Monde de Jalèya de Cirque de Paname, Le Roi Lion au Théâtre Mogador ou encore Starmania à la Seine Musicale et en tournée.
Pourquoi t’être dirigée vers le milieu de la comédie musicale plutôt qu’un autre type de spectacle ?
S.H. : Je viens d’une famille d’artistes avec un père Américain qui m’a dès mon plus jeune âge inculqué la culture américaine. Par exemple j’aimais énormément Michael Jackson quand j’étais petite, son univers très théâtralisé m’a toujours fascinée. Je regardais aussi le film Grease avec ma cousine assez régulièrement, la cassette était même usée à force. Mais la révélation a pour moi été la première comédie musicale que j’ai vue quand j’avais 10 ans qui est Les Dix Commandements. Ça m’a touchée en plein cœur et c’est là que j’ai compris que c’était ce que je devais faire.
Quel est ton rôle sur un spectacle ?
Quelles sont justement les différentes façons de faire bouger un décor et laquelle a ta préférence ?
Quelles sont pour toi les qualités essentielles pour être machiniste ?
Qu’est-ce que tu aimes dans ton métier ?
S.H. : L’univers même du spectacle ; les créations, les rencontres, les challenges. C’est un milieu en perpétuel mouvement. Et puis l’essence même du spectacle est de réussir à créer des réactions auprès du public. Même si ce n’est pas nous qui sommes visibles sur scène, les applaudissements et les cris du public nous nourrissent également. Nos métiers contribuent à donner de la magie et du rêve aux gens et les sourires sont gratifiants.
Quel est ton plus beau souvenir professionnel ?
S.H. : Un de mes plus beaux souvenirs était sur le montage de la première saison de la reprise du Roi Lion au théâtre Mogador. En répétition, il était compliqué de sortir le tableau final tellement il y avait de changements très rapides de costumes et de changements de décor. La première fois que tous les artistes sont rentrés sur scène dans les temps, j’ai ressenti un vrai soulagement et une réelle fierté de voir le travail effectué par chaque département.
As-tu une anecdote à nous partager ?
S.H. : Sur Grease – le Musical, nous avions repeint le plateau et l’un des marquages au sol – pour le bon positionnement des décors – est passé à la trappe. Nous nous sommes rendu compte pendant le spectacle que c’était un marquage très important d’une voiture que les danseurs devaient positionner au centimètre près car elle était sur une tournette. Nous nous sommes donc retrouvés à enfiler la tenue des danseurs et à pousser avec eux la voiture sur scène complètement visible du public, ce qui n’est pas dans nos habitudes. Nous avons beaucoup rigolé après ce moment car certains machinistes se sont vraiment pris au jeu et n’ont pas hésité à interpréter le rôle d’un mécano.
Quel a été ton plus gros défi dans ta carrière ?
Que ressens-tu avant le début d’un spectacle ?
S.H. : Je ressens souvent de l’adrénaline qui est nécessaire. Au début de ma carrière, c’était plus compliqué, j’étais souvent stressée. Mais avec le temps on apprend à gérer ses émotions et ne garder que l’adrénaline nécessaire pour que le cerveau reste concentré et réactif à tout moment.