William Arribart, l’île des rêves arrive pour la première fois à Paris pendant les prochaines vacances de Pâques. Les spectacles écrits et produits par William Arribart remplissent déjà les salles à Lyon et en région depuis plusieurs années. Il vient aujourd’hui à la rencontre du public de la capitale pour lui faire découvrir ce format qui ne ressemble à aucun autre, mêlant les codes du spectacle de magie et ceux de l’univers de la comédie musicale.
Après une première découverte du spectacle en 2022 et quelques confidences, Musical Avenue a retrouvé William Arribart à quelques jours de la première date à Paris. L’occasion pour nous – et pour vous – d’en découvrir encore plus sur ses influences et sa passion pour la comédie musicale.
Musical Avenue (M.A.) : Peux-tu nous partager ton amour pour les comédies musicales, et comment tu as découvert cet art qui a encore du mal à prendre toute sa place en France ?
William Arribart (W.A.) : J’ai découvert les comédies musicales à Londres, lors d’une tournée anglo-saxonne de mon Magic Show. J’en suis tombé amoureux immédiatement. L’alchimie entre la musique, la danse, le théâtre, mais aussi les décors et les costumes, m’a tout de suite fasciné. Cette fusion d’arts est incroyablement riche. En France, les comédies musicales n’ont pas encore toute la place qu’elles méritent, et c’est justement ce qui m’a donné envie d’y apporter ma touche personnelle : la magie, qui est mon domaine de prédilection. En y ajoutant l’art de l’illusion, on peut raconter des histoires autrement, faire rêver différemment. Le théâtre, le chant, la danse et la magie réunis sur une même scène, c’est une combinaison puissante pour transmettre des émotions et créer des spectacles vraiment fabuleux.
M.A. : Te souviens-tu de la première comédie musicale que tu as vue ? Et quelle est ta préférée ?
W.A. : Ma première comédie musicale, c’était Le Fantôme de l’Opéra à Londres, au Her Majesty’s Theatre. Je me souviens avoir été complètement transporté par l’histoire, la puissance des
musiques, et les effets visuels impressionnants – notamment la chute du chandelier,
évidemment – mais aussi l’utilisation de la magie et de la pyrotechnie. Depuis, The Book of Mormon fait partie de mes préférées : c’est drôle, intelligent, moderne… et ça ose ! Et j’ai aussi été très marqué par Frozen, que j’ai eu la chance de voir à Londres. La mise en scène est sublime, avec des technologies comme le mapping vidéo projeté sur les danseurs, qui créent des émotions très fortes. Ce mélange d’humour, de magie et d’émotion m’inspire beaucoup dans mon propre travail.
M.A. : L’île des rêves est ton dernier spectacle créé ; Est-ce le plus personnel dans le récit ? Est-ce pour cela que tu l'as choisi pour le présenter à Paris ?
W.A.: L’Île des Rêves est un spectacle très particulier pour moi, sans doute le plus intime que j’ai eu l’occasion de créer. Derrière l’apparente légèreté d’une aventure avec des amis et des pirates, se cachent – pour ceux qui souhaitent les voir – des thématiques plus profondes : la solitude, la quête de soi, l’amour qu’on ne peut pas toujours vivre, ou encore la difficulté de trouver sa place. Ces sujets me touchent profondément, parce qu’ils résonnent avec mon propre vécu, mais ils parlent aussi à beaucoup d’autres. J’ai puisé dans mes souvenirs, dans mes rêves, et dans les rencontres qui m’ont marqué pour créer cette histoire. C’est un rêve inventé… nourri par des vérités que je porte en moi.
L’Île est née dans mes songes, j’en ai foulé le sol, et j’y suis retourné dans mes rêves lucides. J’en ai rencontré les amis imaginaires que vous pouvez découvrir dans le spectacle, et même goûté le gâteau à la banane de La Toque, cuisiné pour mon anniversaire ! C’est un spectacle qui parle de tolérance, de différence, d’amitié et d’espoir. C’est aussi notre production la plus ambitieuse : les décors sont parmi les plus grands que nous ayons conçus, un travail remarquable a été réalisé par les équipes costumes, maquillage et perruques, et nous avons de magnifiques illusions, le tout avec des musiques et un livret fabuleux. Tout est pensé pour transporter le public dans cet univers onirique, entre magie et poésie.
M.A. : présenter le spectacle à Paris dans une nouvelle salle a-t-il demandé des adaptations ou des changements par rapport aux précédentes dates ?
W.A. : Oui, absolument. Nous avons choisi de jouer au 13ème Art, qui dispose d’une très grande scène, pour ne pas avoir à réduire la taille du spectacle. C’est important pour moi que l’histoire soit racontée dans son intégralité, avec toute sa magie. Pour l’occasion, nous avons également ajouté quelques nouveautés, dont deux nouvelles illusions pour enrichir encore davantage l’expérience du public.
M.A. : Revenons sur la création du spectacle ; comment s’articulent la composition des musiques et l’écriture du livret ? Qui inspire l’autre ?
Simon Orlandi (compositeur) : Pour la composition du spectacle, William et Samuel Bousard (auteur du livret), nous pitchent le futur spectacle, l’environnement, et l’histoire, ce qui permet de déterminer où les chansons s’intègrent dans la narration. Mon rôle en tant que compositeur est alors de donner vie à ces moments par la musique ! Je débute généralement par la chanson emblématique, souvent celle de la scène d’ouverture, afin d’établir le ton et l’ambiance du spectacle. Cette étape est délicate : il s’agit de choisir les instruments, les rythmes et les harmonies qui reflètent l’essence de l’histoire. Pour L’Île des Rêves, les influences visuelles initiales incluaient des œuvres comme « Peter Pan », « Pirate des Caraïbes » ou encore « Jumanji » pour le côté aventure. Cependant, il était essentiel de développer une identité musicale propre. Après plusieurs essais, j’ai opté pour une base rythmique ternaire percussive, enrichie de cordes, de cuivres et de xylophone, créant ainsi une mélodie entraînante pour la chanson « L’Île des Rêves ».
Les autres morceaux du spectacle ont ensuite intégré diverses influences musicales : du rock pour le final, de la pop pour le duo, et des orchestrations classiques. Bien que n’étant pas issu du monde de la comédie musicale, j’ai tout de même été marqué par des films musicaux comme « Grease », « Mamma Mia ! « , « La La Land » etc… Au cours de ma formation musicale je me suis nourri d’univers très variés, si l’on peut y deviner des influences, elles sont plutôt le reflet d’un vocabulaire musical que j’ai construit au fil des années. Mon horizon musical s’étend entre des artistes comme : Duke Ellington, Brahms, Bobby McFerrin, The Mars Volta, These New Puritans, Daniel Balavoine, Tyondai Braxton, Avishai Cohen … Je crois que le fait de ne pas venir directement du monde de la comédie musicale me permet d’aborder ce genre avec un regard différent. Mes chansons s’en écartent parfois des codes, mais elles restent toujours sincères, et imprégnées d’une vitalité très spontanée, et habituellement, à la fin du spectacle, les mélodies résonnent encore dans la tête des spectateurs.
Notre histoire se concentrant sur une équipe de six personnages sur une île, il était crucial que les chœurs et harmonies soient interprétés uniquement par les artistes sur scène, afin de préserver l’impression d’intimité et l’authenticité de leur aventure collective. J’aurais évidemment rêvé d’enregistrer la bande originale avec un orchestre symphonique, cela reste un objectif pour l’avenir… peut-être pour une prochaine production !


M.A. : Comment travailles-tu pour parvenir à l’équilibre entre le récit, les musiques et les numéros de magie ?
W.A. : C’est un aspect crucial que j’essaie d’avoir en tête tout au long du processus. Lors de l’écriture, chaque scène est découpée et on réfléchit à quel art servira au mieux l’histoire à ce moment précis. Parfois, la magie soutient la narration, parfois elle entre en confrontation avec la musique, mais chaque élément doit trouver sa place de manière organique. Les équipes en coulisses jouent un rôle essentiel, notamment pour la création des accessoires magiques et la
scénographie, afin d’intégrer les numéros d’illusion de façon fluide dans l’univers de la comédie
musicale. Notre chorégraphe, Sébastien Jacquemin, a également été impliqué pour garantir que la danse, la musique et la magie s’harmonisent parfaitement. L’un des moments qui illustre le mieux cette fusion est la scène du Banquet, où tous les éléments du repas apparaissent au
rythme de la musique et des danses, créant un instant magique où les arts se rejoignent.
M.A. :Pourquoi faut-il venir voir l’Île des Rêves ? Qu’est ce que tu souhaites transmettre comme message aux enfants - et leurs parents - à travers ce spectacle ?
W.A. : Laissez-vous Rêver ! L’Île des Rêves est un voyage au cœur de l’imaginaire, porté par des
messages d’espoir, d’amitié et de tolérance. Il nous rappelle qu’il ne faut jamais cesser d’avancer, de croire en soi et en l’avenir, malgré les obstacles. Ce spectacle invite à voir la beauté autour de nous et à célébrer chaque victoire, grande ou petite. Une ode à la magie des rêves et à l’espoir qu’ils portent.
Pour réserver vos places sans attendre, rendez-vous sur le site du théâtre et les billetteries habituelles
Et retrouvez les coulisses du spectacle sur les réseaux sociaux de William Arribart